L’homme qui n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice a comparu par vidéoconférence samedi après-midi devant Dominique Slater, magistrate à la Cour du Québec. Il a été coincé par la police en possession d’un fusil Remington Wingmaster.
Il fait ainsi face à des accusations de détention d’arme dans un but dangereux, le tout sans permis nécessaire. De plus, compte tenu de ses antécédents criminels, il lui était également interdit de posséder une telle carabine et il devra également se défendre pour avoir enfreint une ordonnance d’interdiction.
Le juge Slater a tout de même accepté de libérer le motard avec des conditions strictes à respecter, dont celles de ne pas se trouver à la tanière des Hells Angels à Hérouxville, ni à celui du Satan’s Crew à Bécancour, et de se présenter à la Cour pour la suite des procédures judiciaires. aviser le tribunal de tout changement d’adresse et ne pas détenir d’armes à feu ou d’imitations de tels objets.
Une longue feuille de route
Vétéran de la section de Trois-Rivières du gang des motards, Sylvain Thiffault est au sein de l’organisation depuis le début des années 1990. Il a notamment été arrêté lors des opérations Nordik, Amalgame et SharQc.
À la suite de cette dernière perquisition, il a été condamné à 15 ans de prison, mais a pu bénéficier d’un séjour beaucoup plus court en soustrayant le temps passé en détention préventive, calculé deux fois à l’époque.
C’est aussi le nom de Thiffault qui figurait dans les registres officiels comme propriétaire du célèbre bunker des Hells Angels sur le boulevard Saint-Jean à Trois-Rivières-Ouest, détruit en 2015.
Le sexagénaire aurait également été impliqué dans diverses activités criminelles en compagnie du défunt club scolaire des Blatnois de la Mauricie, dissous en 2000.
Bilan d’une opération de poinçonnage
Outre Thiffault, d’autres suspects pourraient faire face à des accusations ultérieurement, dont un homme de 45 ans pour possession d’armes prohibées, ainsi qu’un homme de 68 ans pour possession de méthamphétamine en vue d’en faire le trafic.
Au total, 16 individus âgés de 27 à 71 ans ont été identifiés par la SQ sur la propriété du Rang Saint-Pierre à Hérouxville, vendredi. Il s’agit essentiellement de membres et prospects des Hells Angels ou de clubs de supporters. Les deux bâtiments présents sur le site ainsi que les trois véhicules qui se trouvaient sur place ont également été passés au peigne fin.
Les enquêteurs ont saisi un fusil, une matraque télescopique, du gaz poivré, quatre couteaux et des munitions pour armes à feu. Des comprimés de méthamphétamine, quelque 30 grammes de psilocybine (champignons magiques) et plus de 975 litres de boissons alcoolisées ont également été confisqués lors de l’opération.
Celle-ci visait à “rechercher des preuves complémentaires liées à un groupe d’individus soupçonnés de se livrer à des activités criminelles et à des violences armées, dans le contexte de conflits pour le contrôle de territoires liés au trafic de drogue”, selon un communiqué de la police.
Résumé de l’opération de vendredi au bunker du Rang Saint-Pierre à Hérouxville, où sont basés les Hells Angels de Trois-Rivières. (Sylvain Mayer / Le Nouvelliste)
Des bijoux à l’effigie du club de motards, ainsi qu’un blouson de membre et quatre blousons de prospects ont été retrouvés par les agents, sans oublier le blouson d’un membre du Satan’s Crew de Bécancour et plus de 2 300 $ en argent comptant.
Notons qu’à trois reprises au cours des deux dernières années, le repaire des Hells Angels à Hérouxville aurait été la cible de tirs. Ces épisodes seraient liés à ce qu’il est désormais coutume d’appeler « le conflit des royalties ».
Selon plusieurs observateurs du crime organisé dans la province, c’est le chapitre de Trois-Rivières du gang qui aurait historiquement eu le contrôle de la vente de stupéfiants au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’un des principaux points chauds du conflit qui fait actuellement rage.
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