Un secteur de Verdun, à proximité de l’usine de production d’eau potable Atwater, commence à se transformer. La déconstruction patiente d’un bâtiment ancien a permis d’ouvrir des vues sur le centre-ville de Montréal. Cette vue sera préservée et de nouveaux liens avec le quartier environnant seront créés, lors de la construction d’environ 500 logements dans le cadre du projet Quartier Atwater-Logements locatifs. Dans ce même quadrilatère, 200 logements sociaux devraient également être construits.
Il s’agit du premier projet qui s’inscrit dans la vision de réaménagement du secteur Hickson-Dupuis, telle que définie par l’arrondissement de Verdun en 2021.
«Cette vision est le fruit de nombreuses démarches avec la communauté», indique la mairesse de Verdun, Marie-Andrée Mauger. Ce secteur, où se concentrent les entreprises liées à la réparation automobile, a besoin d’amour. Mais c’est un pincement car c’est une page de l’histoire de Verdun qui se tourne. Cependant, le signal de la transformation du secteur a été donné depuis longtemps. »
En 2008, le zonage a été modifié pour permettre la construction d’immeubles de huit étages.
Nous avons eu de la chance, car rien n’a changé depuis 10 ans. En 2018, la hauteur des bâtiments a été réduite à deux, et nous supervisons désormais les projets.
Marie-Andrée Mauger, mayor of Verdun
L’entreprise District Atwater a acquis trois terrains contigus, face au parc Duquette, où elle construira trois immeubles de six à huit étages, qui abriteront plus de 500 logements locatifs, dont 20 % seront abordables. Un quatrième bâtiment sera ajouté indépendamment au sein du même quadrilatère, comprenant 200 logements sociaux.
«Nous voulons revitaliser le site, qui est vraiment grand, et offrir des logements, mais aussi des commerces et des services à toute la communauté», souligne Claudia Dupuis, copropriétaire du District Atwater avec son associé Alexandre Forgues.
Ils procéderont de différentes manières, par exemple en verdissant le site et en créant des lieux de rencontre où auront lieu des animations. Ils souhaitent également innover, en proposant une cinquantaine d’ateliers lofts, où les locataires peuvent à la fois vivre et recevoir leurs clients.
Nous voulons faire de l’agriculture urbaine et faire en sorte que ce qui pousse sur le toit des ateliers loft soit transformé sur place. Nous avons beaucoup d’idées et nous voulons que tout le monde se sente le bienvenu.
Claudia Dupuis, copropriétaire du District Atwater
« Nous créons un cadre de vie dans un lieu où il n’y a ni arbres ni plantes et où le sol est 100 % imperméable », ajoute Alexandre Forgues. D’année en année, en étant managers, nous pourrons continuer à améliorer tous les éléments qui seront créés ici. »
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Obstacles et sceptiques
Les relations n’ont pas toujours été cordiales entre les promoteurs et la Ville de Montréal. Lors de l’achat des trois lots en 2021, la Ville a exercé pour la première fois son droit de préemption sur l’un d’entre eux. Considérant que la Ville paralysait le développement de l’ensemble du site, le District Atwater a entamé des poursuites judiciaires qui ont mené à un règlement à l’amiable en juin dernier.
«Nous pensons que nous sommes gagnant-gagnant, beaucoup plus rapidement que si l’affaire avait été portée devant les tribunaux», a déclaré le maire du district Sud-Ouest, Benoit Dorais, responsable du logement au sein de l’administration Plante. . « La justice est lente et nous voulions nous assurer de mettre des logements sociaux dans ce quartier. Nous avons pu acquérir un terrain, qui n’est pas tout à fait le même, une fois le cadastre modifié, mais sur lequel il y aura 200 logements sociaux. Le District Atwater, pour sa part, peut rapidement lancer son projet de 520 logements, dont 20 % seront abordables. Il y a aussi le pourcentage de logements pour familles que nous souhaitons, avec trois chambres. C’est toute la communauté qui en profite. »
Marie Frédérique St-Onge, coordonnatrice du comité logement du Comité d’action citoyenne de Verdun, déplore que la transformation du secteur mène à la gentrification. «Cela a provoqué des ravages dans notre quartier et déplacé nos voisins, en particulier les personnes âgées», dit-elle.
En analysant le recensement de 2016, nous avons réalisé qu’environ 5 500 ménages à faible revenu ont été déplacés de Verdun pour laisser la place à une proportion égale de ménages gagnant 120 000 $ par année et plus. Cette tendance s’est accélérée depuis.
Marie Frédérique St-Onge, coordonnatrice du comité logement du Comité d’action citoyenne de Verdun
Elle est sceptique quant à la réalisation des 200 logements sociaux, dans le cadre du Programme québécois de logement abordable (PHAQ), qui a remplacé le regretté programme Accès-Logis. « Pour décontaminer des terrains comme celui-là, qui ont accueilli des activités commerciales, on parle de 25 millions, et ce n’est pas le PHAQ qui finance ça », dénonce-t-elle. Pour le moment, c’est difficile d’y croire. »
Les promoteurs Claudia Dupuis et Alexandre Forgues, qui ont tous deux grandi à Verdun et y habitent, ont procédé en octobre au retrait symbolique de la première brique pour signifier le début de la déconstruction des bâtiments du site. Brique Recyc, également de Verdun, plus de 100 000 briques seront détournées de l’enfouissement et une partie sera réutilisée. Deux agences d’architecture, Nós et TLA Architectes, sont impliquées. Le Quartier Atwater-Habitats Locatifs devrait accueillir ses premiers locataires en 2027. Cela représente un investissement de plus de 100 millions.
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