La course au successeur de Justin Trudeau est lancée et plusieurs noms circulent déjà. Le Premier ministre a mis fin au suspense autour de son avenir politique en refusant de se présenter aux prochaines élections. Mais le directeur de l’Institut d’études canadiennes McGill, Daniel Béland, prévient que la tâche sera ingrate et très difficile, puisque l’élu aura peu de temps pour changer l’image du Parti libéral.
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Voici sept prétendants pour succéder à Justin Trudeau.
Marc Carney
- 59 ans
- Ancien gouverneur de la Banque du Canada
Mark Carney, en 2016, alors qu’il était gouverneur de la Banque d’Angleterre.
PhotoAFP
Mark Carney a été gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013. Son travail y a été salué, permettant au pays d’éviter le pire de la crise financière de l’époque.
Il a ensuite été gouverneur de la Banque d’Angleterre.
Carney est courtisé par Justin Trudeau depuis plusieurs années et, en 2024, il a été nommé conseiller spécial du Parti libéral pour le développement économique.
Selon M. Béland, Mark Carney a commencé à tâter le terrain au cours des dernières semaines. Si son statutoutsider peut lui être utile, son manque d’expérience en politique pourrait tout autant lui nuire.
Chrystia Freeland
- 56 ans
- Ancien vice-premier ministre du Canada
Chrystia Freeland et Justin Trudeau en 2018. Avant sa démission en décembre dernier, la ministre libérale était la numéro 2 du gouvernement canadien.
PhotoAFP
L’Albertain a été vice-premier ministre et l’un des députés les plus proches de Justin Trudeau pendant une décennie jusqu’à sa démission retentissante avant Noël.
Avant la politique, elle a mené une carrière de journaliste, notamment comme correspondante en Russie et en Europe de l’Est.
Elle s’est d’abord illustrée en tant que ministre du Commerce international, en concluant un accord commercial majeur avec l’Europe. En tant que ministre des Finances pendant quatre ans, elle a continué à creuser le déficit du pays.
Malgré son départ spectaculaire du caucus libéral le mois dernier, ce qui a longtemps été le no La proposition n°2 du gouvernement pourrait difficilement « incarner la nouveauté et un changement de direction », estime M. Béland.
Christy Clark
- 59 ans
- Ancien premier ministre de la Colombie-Britannique
Christy Clark, en 2016, alors qu’elle assistait à une réunion des premiers ministres provinciaux à Ottawa.
Photo Agence QMI, MATTHEW USHERWOOD
Ancienne première ministre libérale de la Colombie-Britannique de 2011 à 2017, Christy Clark est l’une des rares à évoquer publiquement son intérêt pour la direction du Parti libéral du Canada.
En octobre, - rapportait qu’elle suivait des cours de français au Québec.
À la tête de la Colombie-Britannique, elle s’est bâtie une réputation de savoir jongler entre les enjeux environnementaux, avec la toute première taxe carbone, et le développement du gaz naturel.
Daniel Béland souligne que le Parti libéral qu’elle dirigeait était beaucoup plus à droite que celui de Justin Trudeau. “Si elle se lance, ce sera pour ramener les libéraux au centre”, estime-t-il.
Mélanie Joly
- 45 ans
- Ministre des Affaires étrangères
Minister Mélanie Joly on the show “Le monde à l’envers”, on TVA, in April 2023.
Photo TOMA ICZKOVITS
Élue pour 10 ans députée à Ottawa, Mélanie Joly s’est d’abord fait connaître en se présentant à la mairie de Montréal en 2013.
Elle a été ministre du Patrimoine, des Langues officielles et des Affaires étrangères sous le règne libéral.
Sa façon de s’exprimer, en répétant « une cassette », notamment lorsqu’elle devait défendre l’accord de son gouvernement avec Netflix, a été très critiquée.
François-Philippe Champagne
- 54 ans
- Ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie
Le ministre François-Philippe Champagne au parc Jean-Drapeau à Montréal en avril 2024, lors des célébrations entourant l’éclipse totale de Soleil, entouré de David Saint-Jacques et de Laurie Rousseau-Nepton.
Photo Agence QMI, Joël LEMAY
Député libéral pendant 10 ans, comme Mélanie Joly, François-Philippe Champagne a occupé plusieurs portefeuilles ministériels sous le gouvernement Trudeau.
Il était surnommé le « lapin Energizer », de la marque de piles du même nom, pour son enthousiasme lors de ses apparitions politiques ici et à l’étranger.
Avocat, il a mené une carrière internationale en développement des affaires.
Autant pour Mélanie Joly que pour François-Philippe Champagne, deux ministres québécois pressentis pour la direction du parti, tenter de sauver les meubles du « bateau libéral en perdition » pourrait nuire, selon Daniel Béland. Il raconte qu’il est difficile de se remettre sur les rails après une défaite potentiellement écrasante, évoquant les exemples passés de John Turner et Kim Campbell.
Anita Anand
- 58 ans
- Ministre des Transports
Anita Anand, en 2023, lors d’une réunion de l’Otan en Belgique, alors qu’elle était ministre de la Défense nationale.
PhotoAFP
Élue seulement depuis 2019, Anita Anand est pourtant souvent la recrue libérale la plus ambitieuse.
Durant la pandémie, elle a réussi à obtenir rapidement des équipements de protection et des doses de vaccin pour le Canada.
Elle est la première femme d’origine hindoue à être élue au Parlement.
«C’était une ministre très compétente […] mais si c’est vraiment ambitieux, il vaut peut-être mieux attendre», estime M. Béland.
Dominique LeBlanc
- 57 ans
- Ministre des Finances et des Affaires intergouvernementales
Ministre Dominic LeBlanc en 2021, lors de son assermentation à titre de ministre des Affaires intergouvernementales.
PhotoAFP
Dominic LeBlanc est non seulement député libéral au Nouveau-Brunswick depuis 25 ans, mais il est également un ami de longue date de Justin Trudeau.
Enfant, il était même le tuteur d’un jeune Justin Trudeau, lorsque le père de ce dernier était premier ministre.
Il a tenté de se présenter à la tête du parti en 2008 avant de se ranger derrière Michael Ignatieff. En 2012, il a soutenu Justin Trudeau pour ce poste. Il est en rémission d’un cancer depuis 2019.
LeBlanc souffre du même problème que les autres ministres libéraux, selon M. Béland, soit la difficulté de prendre ses distances avec la politique de Justin Trudeau et de mener une course sans avoir à démissionner.
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