Face aux défis des industries culturelles et créatives (ICC), le Maroc entre dans un tournant décisif. Lors de la séance plénière à la Chambre des représentants ce lundi, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a présenté l’ambitieuse feuille de route du Royaume pour consolider ce secteur stratégique.
Les industries culturelles, qui englobent divers secteurs comme la musique, le théâtre, la peinture, le cinéma ou encore les jeux électroniques, représentent un immense potentiel économique. Par exemple, en 2021, ces industries ont généré près de 2,9 % du PIB mondial, employant environ 30 millions de personnes selon l’UNESCO. Pour le Maroc, l’objectif est clair : mobiliser ses talents et ses ressources pour faire des CCI un pilier économique et un levier pour l’emploi.
Cependant, comme l’a souligné Bensaid, le développement de ces industries nécessite de rompre avec les pratiques de recherche de rente qui freinent l’innovation. L’investissement, tant matériel qu’immatériel, est crucial pour donner aux jeunes artistes et créateurs les moyens de se projeter sur la scène internationale.
L’exportation culturelle, un levier économique
L’un des axes majeurs de cette feuille de route est l’exportation des créations culturelles marocaines. A travers des festivals, des expositions ou encore des productions cinématographiques, le Royaume entend promouvoir sa richesse culturelle au niveau international. Le cinéma marocain, qui a généré plus de 150 millions de dirhams de recettes en 2023, illustre ce potentiel d’exportation.
Au-delà des formes d’art traditionnelles, le Maroc mise sur l’industrie du jeu électronique, un secteur en plein essor. Ce marché, qui valait 215 milliards de dollars au niveau mondial en 2022 selon Newzoo, offre des opportunités considérables. Pour répondre à cette dynamique, le gouvernement a inauguré la première école dédiée aux métiers du jeu vidéo. Cet établissement, développé en partenariat avec des experts internationaux, formera une nouvelle génération aux métiers de la conception, du développement et du design.
Les industries culturelles et créatives (ICC) marocaines, malgré leur potentiel prometteur, continuent de se heurter à des obstacles structurels majeurs. Parmi les défis identifiés figurent, selon les spécialistes, le manque de financements adaptés, la structuration insuffisante des filières et la nécessité de développer davantage les compétences. Pour y remédier, la stratégie nationale propose une série de mesures clés : des incitations fiscales pour encourager les investissements, la création de partenariats public-privé pour soutenir des projets innovants, la numérisation des contenus culturels afin d’en élargir l’accès, ainsi qu’une coopération internationale. initiatives promotionnelles pour mettre en valeur la richesse de la culture marocaine.
En intégrant le CCI dans sa stratégie économique globale, le Maroc a l’ambition, selon Mohamed Mehdi Bensaid, de devenir un acteur incontournable de la scène culturelle internationale. Cette démarche va au-delà des seules considérations économiques : elle reflète également la volonté d’affirmer la diplomatie culturelle du Royaume tout en répondant aux attentes des jeunes générations en quête de visibilité et d’opportunités.
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