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Une mère bretonne privée de prestations sociales suite à un imbroglio administratif

Par

Élodie Lepicq

Publié le

28 décembre 2024 à 9h26

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Dans le Morbihan, Laura* a vu sa vie changer radicalement pauvreté quand sa fille aura quelques mois. La raison ? UN erreur de déclaration corrigé trois jours plus tard par son ex-compagnon va plonger le couple dans une tricherie administratif entre la caisse d’allocations familiales (CAF) et la mutualité sociale agricole (MSA).

Le dématérialisation et le manque d’interlocuteurs, tout perdre à la jeune femme. Témoignage.

Dans le Morbihan, la pauvreté se féminise

Les derniers chiffres du Secours Catholique montrent que le la pauvreté se féminise de plus en plus. Dans le Morbihan, le les femmes ont aidé by Secours Catholique represent 63 % personnes accompagnées. Les mères célibataires représentent 24%. Laura en fait partie depuis plusieurs mois maintenant.

Pour la jeune maman, tout a commencé un peu avant la naissance de sa fille, lorsque l’ex-compagne de la jeune femme déclarer leur cohabitation à son organisme, la MSA suite à l’achat de leur maison et à leur emménagement commun.

Dans sa déclaration, il trompe. Il donne sa date de mise en couple avec la jeune femme au lieu de leur date d’emménagement ensemble, trois ans plus tard. L’erreur est corrigée trois jours plus tard, mais pour le couple, c’est le début des problèmes.

Imbroglio entre la CAF et le MSA

Le partenaire de Laura est affilié à la MSA tandis que Laura est affiliée aux FAC. Suite à l’erreur et malgré la rectification et preuve prouvant leur erreur et leur bonne foi, les organisations commencent à demander certaines remboursements avantages sociaux pour le couple.

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Pendant ce temps, Laura, affiliée à la CAF, bascule sans savoir pourquoi vers la sécurité sociale agricole de son ex-conjoint. Fin 2024, elle n’a toujours pas de réponse.

Le début des ennuis commence pour le couple à qui la CAF demande le remboursement du prime de naissance qui lui a été attribué ainsi que le service de garde pour jeunes enfants (PAJE), aide dont aurait bénéficié la jeune femme pendant deux mois. Au total, il est demandé au couple de rembourser 1 389 euros.

J’ai reçu des courriers demandant le remboursement de la prime de naissance à la CAF. J’ai donc appelé le MSA pour comprendre. Ils m’ont dit : « ne vous inquiétez pas Madame, nous allons gérer le dossier. La MSA remboursera directement la CAF.

Laure

Cependant, rien ne change. Les lettres de rappel continuent.

Alors que la petite fille du couple est née prématurément quelques semaines après la déclaration de cohabitation du couple, les ex-conjoints ont dû tenir bon. Laura restera plusieurs mois à néonatalogie avec sa fille.

Son ex-conjoint ne sortira pas indemne de cette période. Il fera un burn-out parentall’amenant à demander une rupture amiable de son contrat avec son employeur. Laura, alors en congé maternité, mais au chômage, a trouvé un CDD.

Pendant ce temps, le situation administrative du couple n’avance pas. Le MSA ne prendrait pas en compte la rectification de l’erreur du couple, leur dossier se retrouve bloqué et ils ne peuvent pas bénéficier de prestations sociales. A ce moment-là, Laura avait demandé à bénéficier de la prime d’activité, le dossier étant bloqué, elle ne pourrait rien recevoir.

Une erreur dans un dossier et une vie qui change

C’est donc l’équipement pour le couple. Allocation de base, prime à l’emploi… malgré les demandes et rappels, le couple ne touchera rien. Pire, le MSA va lui demander remboursement des aides non reçues.

Nous avons reçu des messages disant que nous allions recevoir une certaine prestation, mais celle-ci était indiquée comme zéro à côté de la prestation. Ensuite, nous avons reçu un deuxième message nous demandant de rembourser cette prestation. Avantage que nous n’avions jamais reçu.

Laure

«Quand nous avons finalement réussi à les joindre au téléphone, personne ne savait comment nous donner des explications, mais d’un autre côté, nous nous a demandé de rembourser », ajoute-t-elle.

Une situation qui va nuire au couple, déjà fragilisé par plusieurs mois de néonatalogie. Pour Laura, “c’était trop”. En avril, à bout de forces, elle subit une grave dépression et doit être hospitalisé. Le couple, très fragilisé par la naissance prématurée de leur fille et le stress provoqué par leurs problèmes administratifs, se sépare.

MSA m’a fait tout perdre : ma relation, ma maison, mon travail, ma santé…

Laure

Secours Catholique as support

En mai 2024, la situation financière de Laura ne lui permet pas de subvenir convenablement à ses besoins et à ceux de sa fille. Elle a contacté le Centre communal d’action sociale (CCAS) de sa ville, qui le relie au Secours Catholique. Laura deviendra bénéficiaire de l’épicerie solidaire. La Croix Rouge lui fournira des couches et elle bénéficiera de colis alimentaires d’urgence.

Aujourd’hui, Laura n’est plus à la MSA. Elle Est de nouveau affilié à la CAF et « enfin respirer » comme elle dit. L’épicerie solidaire lui a été d’une grande aide. En plus de l’aider à se nourrir, elle y travaillait.

Je compare cette histoire à une boîte à bijoux pleine de colliers qui aurait été secouée. Le MSA a fait des nœuds sur tous mes colliers. Il m’a fallu un an et demi pour les détacher. J’ai été pris à la gorge. C’étaient mes chaînes.

Laure

L’année 2025 s’annonce sous meilleurs auspices pour la mère qui vient de trouver un travail et confie “faire une pause avant de rouvrir un autre chapitre de sa vie”.

Laura est un nom d’emprunt.

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