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“Un risque d’arrestations injustifiées”

Limiter l’accès aux espaces publics aux mineurs pour le réveillon : « La situation est dangereuse à Cureghem mais ailleurs, cela mettrait le feu aux poudres »

Une requête au Conseil d’Etat contre l’interdiction de circulation des mineurs à Anderlecht a également été déposée par Nordine Saidi, père d’un jeune concerné par la mesure. “Après avoir envoyé deux lettres au bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, et au conseil municipal, restées sans réponse, ainsi qu’une mise en demeure adressée par mon avocat, j’ai déposé une demande en annulation et une demande de suspension extrême. urgence au Conseil d’État »explique-t-il dans un communiqué. “Cette démarche vise à contester un arrêté pris par la municipalité, interdisant aux mineurs non accompagnés de circuler dans l’espace public après 19 heures le soir du Nouvel An. »

Cette mesure, justifiée par le maire comme une réponse sécuritaire aux supposés problèmes liés à l’utilisation des feux d’artifice, “soulève de nombreuses questions sur sa proportionnalité, sa légalité et son impact sur les droits fondamentaux des jeunes. Contrairement à ce qui est avancé pour le justifier, la nouvelle année est un événement récurrent et prévisible, et non une situation imprévue ou une urgence soudaine. ajoute-t-il.

Si des risques liés à l’utilisation de feux d’artifice existaient, une interdiction les ciblant aurait été une réponse plus cohérente, estime Nordine Saïdi. « Toutefois, restreindre la liberté de circulation de toute une catégorie de la population, en particulier des mineurs, semble disproportionné et inefficace. Il est inquiétant de constater que cette mesure stigmatise les jeunes qui sont déjà souvent confrontés aux contrôles policiers dans leur vie quotidienne, notamment dans les quartiers populaires.»

« L’interdiction semble ignorer les réalités familiales et quotidiennes. À 19 heures, il est normal qu’un jeune de moins de 16 ans sorte seul, que ce soit pour se rendre chez des amis, participer à des festivités ou même faire des courses de dernière minute, comme cela se fait dans de nombreuses familles. Avec une telle interdiction, ces jeunes risquent des arrestations administratives injustifiées. Cependant, pour un mineur, même une arrestation temporaire peut être traumatisante et. avoir des conséquences psychologiques durables », ajoute-t-il.

Nordine Saidi souligne également que la communication autour de cette mesure est largement insuffisante. “Un arrêté affiché aux vannes municipales ne suffit pas à informer efficacement les habitants, notamment dans les quartiers où une partie de la population n’a pas toujours accès directement à cette information. Cela expose de nombreux jeunes et leurs familles à des sanctions dont ils n’auront connaissance qu’au moment d’un contrôle ou d’une arrestation.»

L’affaire sera examinée par le Conseil d’État lors d’une audience publique prévue le 30 décembre 2024 à 11 heures, dans la salle d’audience située rue de la Science 35, à 1040 Bruxelles.

 
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