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« Mort pour rien » à Onet-le-Château, un père de famille a été poignardé dans un parking devant sa famille

Nous poursuivons notre rétrospective de l’actualité 2024 avec un focus sur les faits divers et les affaires judiciaires qui ont marqué l’année. Le 16 mars, sur le parking du Super U d’Onet-le-Château, un père de famille tarnais perdait la vie, poignardé à mort par un jeune homme de 24 ans, devant ses proches. Son épouse, présente le jour du drame, a raconté la scène d’horreur quelques jours plus tard. Retour sur les différents événements qui ont marqué l’Aveyron en 2024.

Cédric Coutouly avait 45 ans. Samedi 16 mars 2024, en début de soirée, il a perdu la vie, poignardé à mort sur le parking du Super U à Onet-le-Château. Et sous les yeux de sa famille, de son épouse et de son fils de 13 ans. Un père, sans incident, tué « pour rien » de cinq coups de couteau au thorax par Bradley Fortunato Alves, un jeune de 24 ans qui vivait depuis peu avec sa mère à Rodez.

« Nous revenions de vacances dans les Alpes »

Cette scène d’horreur dépasse largement les frontières de l’Aveyron. Quelques jours après le drame, avec émotion, l’épouse du défunt, accompagnée de ses conseils, a raconté comment s’était déroulé le drame. En toute modestie, mais avec beaucoup de détails. Un témoignage fort d’une violence gratuite qui donne des frissons.

On vous le retranscrit : « Avec Cédric et notre fils de 13 ans, nous rentrions de vacances dans les Alpes. Nous rentrions chez nous, à Peyrole, dans le Tarn. Nous décidons de nous arrêter sur la route pour faire quelques courses, vers 18h45. Nous nous garons devant le Super U à Onet-le-Château, nous achetons des céréales, du lait, des œufs, de quoi pour déjeuner le lendemain. Lorsque nous retournons à notre voiture, j’entends un véhicule heurter les trottoirs et faire un écart. La camionnette s’arrête devant le supermarché, à proximité de deux jeunes filles qui ne sont pas très rassurées en apercevant le chauffeur. Puis un piéton traverse. quitter le magasin. La camionnette démarre et le percute. La victime crie et les deux jeunes filles s’enfuient mais il est récupéré par cet homme dans le fourgon. ‘attrapé par la passe L’attaque contre ce monsieur était le point de départ. […] Nous sommes à environ 40 mètres des lieux et la victime dit “J’avais peur, tu comprends !”, il venait d’être frappé. Face à sa détresse, je crie : « tu veux que j’appelle la police ? Cédric a le même réflexe. Ensuite, tout s’enchaîne. L’homme dans le fourgon s’est précipité vers ce monsieur qui devait avoir environ 45 ans en lui donnant une grosse gifle. Il tombe sous la violence du coup et son agresseur est prêt à le tabasser. Avec Cédric on se jette sur lui et il nous repousse, nous trois avec notre fils. Alors, Cédric tente de le tenir à distance. L’agresseur se dirige vers son camion et je me dis, ça y est, c’est fini, il s’en va… Je me souviendrai toujours de son regard sombre et machiavélique lorsqu’il nous regarde en regagnant son van. En même temps, j’aide la victime à se relever. Je lui dis d’appeler la police car je suis prêt à témoigner de son agression. L’homme dans la camionnette revient avec un poignard noir dont la lame mesure au moins 20 centimètres de long. J’ai dit à l’homme de partir et nous nous sommes réfugiés dans notre voiture. L’autre s’avance avec son poignard à la main. Il frappe aux fenêtres en disant « tu vas appeler la police ? Allez-vous appeler la police ? Et puis tout change. J’essaie de le faire reculer en ouvrant la portière de la voiture. Cédric est de l’autre côté de la voiture, dehors, appelant la police. L’agresseur se dirige vers lui. Je crie, ils s’attrapent et je vois le téléphone voler. Il dirige sa lame vers moi et me blesse sous la poitrine, au-dessus du ventre (il y aura 10 points de suture). Cédric lui dit de s’en aller, “c’est bon, sors de là, on n’appelle pas la police, c’est bon, va-t’en !” Il lui donne la possibilité de repartir sans lui porter le moindre coup. Il pourrait alors partir. Cédric n’est pas un battant. Il met ses mains devant et l’autre le poignarde au côté gauche. Notre fils, témoin de la scène, va chercher de l’aide à l’intérieur du Super U où Cédric tente de se réfugier. Il a dit à un membre du personnel « viens nous aider, il y a papa qui saigne ». Entre-temps, l’agresseur a pris la fuite. Il est rapidement interpellé par le Bac. Ma formation en premiers secours m’aide à prodiguer des soins d’urgence malgré la panique. Je remonte son t-shirt ensanglanté et fais un point de compression tout en criant d’appeler les services d’urgence et la police. C’est un véritable cauchemar, un film d’horreur ! Cédric rend son dernier soupir devant le supermarché. C’est irréel. La police et les secours sont là et mon fils et moi sommes pris en charge. On se dit qu’on est dans un autre monde. Nous sommes des gens normaux, comme tout le monde. Cédric n’a jamais voulu jouer au justicier, c’était quelqu’un toujours gentil, calme et très affectueux. Il voulait protéger ce monsieur qui allait se faire tabasser. Il est mort pour rien. Nous étions une famille unie. Maintenant, le pilier a disparu. Un psychologue nous a accompagné mais il a fallu se débrouiller pour obtenir du soutien. En sortant du commissariat de Rodez, dans la nuit de samedi à dimanche, il nous restait encore 1h30 de route à faire. Heureusement, deux policiers nous ont ramenés à la maison. Mon fils n’a pas pu retourner à l’école. Notre vie s’est transformée dans un monde parallèle.

Depuis les événements, Bradley Fortunato Alves a été placé en détention provisoire en attendant son procès. Sa mère, habitante de Rodez, s’est également exprimée suite au drame : « C’est un enfant qui a grandi sans cadre lorsque je me suis séparée de son père, en 2012. Il s’est réfugié dans l’alcool et la drogue. Il a subi des violences de la part de son père, il était en colère et en colère contre la société. Mais cela n’excuse en rien ses actes. […] Je suis choqué et je me joins à la douleur de cette famille.

 
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