Par
Ludovic Améline
Publié le
26 décembre 2024 à 20h05
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Vous l’avez probablement remarqué. Depuis la mise en service du autobus nouvelle générationles conditions de circulation ont considérablement dégradé à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), notamment aux heures de pointe.
Ces ralentissements ou embouteillages générées en certains points (NDLR, quais Alexandre III et Caligny, passage du pont tournant et carrefour de la gare) provoquent quotidiennement des retards importants, notamment pour les taxis et leurs clients.
Il est devenu compliqué d’assurer notre service dans de bonnes conditions. On essaie d’anticiper mais c’est le plus souvent impossible. Lorsque nous sommes coincés dans le flux de la circulation, nous sommes parfois contraints de laisser nos clients à 600 mètres de leur destination, pour s’assurer qu’ils arrivent à l’heure à leur rendez-vous ou pour monter à bord de leur train en gare. Il est plus facile de finir à pied. Mais ce n’est pas l’image que nous voulions donner de notre service.
Une qualité de service qui se dégrade
Pour améliorer la qualité de leur service, les chauffeurs de taxi cherbourgeois souhaiteraient pouvoir utiliser les voies réservées au bus nouvelle génération, au même titre que les véhicules de secours, la police nationale ou la police municipale qui sont habilitées à les utiliser.
Problème, la municipalité leur interdit d’y accéder par un arrêté le 20 décembre 2024. Ce qui ne manque pas d’exaspérer les professionnels qui ne comprennent pas cette décision.
« Nous sommes l’une des rares agglomérations de France où les taxis ne peuvent pas emprunter les couloirs de bus alors même qu’un article de loi, R412-7 du code de la route, indique que les véhicules d’intérêt général, les cyclistes, les taxis sont tolérés sur ces axes. Nous ne comprenons pas ce choix local même si nous sommes liés par nos permis à la municipalité. »
Et le professionnel précise que « dans les Terres Rouges, un panneau autorise depuis de nombreuses années l’utilisation du couloir de bus par les taxis. Pourquoi ne pas faire de même sur le quai Alexandre III ou le quai de Caligny, qui posent problème ? » demande le chauffeur de taxi qui a lui aussi constaté la montée des incivilités au volant. Je le répète, nous recherchons un compromis qui nous permettrait de faire notre travail dans de meilleures conditions. Nous ne demandons pas non plus de circulation sur les voies de bus à toute heure, mais au moins aux heures de pointe, lorsque nous avons un départ de train et que les embouteillages risquent de faire rater leur train à nos clients. Nous sommes conscients que les bus facilitent la mobilité à Cherbourg, mais ils ne récupèrent pas une personne âgée à son domicile pour l’emmener chez le médecin comme nous le faisons. »
La municipalité maintient sa décision
Joint par téléphone, Pierre-François Lejeune, adjoint au maire chargé de l’administration générale et de la sécurité publique, a confirmé l’interdiction faite aux taxis d’emprunter les voies BNG.
« Au carrefour de la gare, ces voies comportent une boucle au sol qui détecte la présence des véhicules et donne l’ordre aux feux tricolores pour laisser le temps aux véhicules en attente de traverser », explique l’élu. Si les taxis étaient autorisés à les utiliser, il y aurait un déséquilibre dans le fonctionnement des feux tricolores. C’est ce que je leur ai expliqué lors d’un échange avec Arnaud Catherine le 27 novembre. Nous ne souhaitons pas non plus que les taxis circulent en sens inverse sur le quai Alexandre III. Nous avons choisi de limiter les flux sur ces voies exclusivement réservées au BNG. En revanche, nous maintenons des autorisations dans les Terres Rouges. »
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