La Coordination des Associations Noires du Loir-et-Cher (CAN 41), basée rue Roland-Garros à Blois, existe depuis 2007. Elle est composée d’une vingtaine d’associations, plus ou moins actives, implantées principalement dans l’agglomération blésoise. . Il rassemble des hommes et des femmes qui ont pour point commun d’être originaires d’Afrique subsaharienne. Le président de la CAN 41, Philippe Ayikon, est togolais. Ignace et Joséphine Kiala, ainsi que Merlin Zabuka, membres de l’association Elikya, sont congolais, tout comme Gaëlle Matondo. « Mais on retrouve aussi des gens originaires de Côte d’Ivoire, d’Angola, de Guinée, du Sénégal et même d’Afrique centrale »précise Philippe Aikon.
« On apprend à se passer de nos habitudes et on se retrouve à mi-chemin »
Pour eux, les vacances se passeront en famille. L’occasion de véritables échanges entre des parents, pour la plupart nés en Afrique, et leurs enfants nés en France. « On apprend à se passer de nos habitudes et on se retrouve à mi-chemin »expliquent les membres de la coordination. Sur les tables, on retrouvera des plats traditionnels, “que les enfants nous demandent car ils n’ont plus beaucoup l’occasion d’en manger dans l’année”mais aussi des plats bien plus européens, “pour que ça aille dans les deux sens”.
Certes, il y aura du saka saka au menu. Et ce quel que soit le pays, même si le plat ne porte pas toujours le même nom (on l’appelle aussi pondu dans certaines régions) et subit quelques adaptations selon ceux qui le préparent. La base reste la même : des feuilles de manioc écrasées à la main et bouillies. Le plus souvent, le plat est cuisiné avec de l’huile de palme (“mais le vrai, pas l’industriel”), des poivrons, des aubergines et, selon le cuisinier, du riz, des bananes ou encore du poisson. « C’est notre plat de bienvenue, celui que tout le monde mange. De plus, il est désormais beaucoup plus facile d’obtenir les ingrédients. Avant, quand on voulait en préparer pour un week-end, il fallait aller à Paris le vendredi soir ou le samedi matin »précisent-ils.
« Chez nous, quand il y en a pour dix, il y en a pour vingt »
Un dessert également commun à de nombreux pays sera proposé dont le nom varie selon les pays : botokoin au Togo, dokô au Bénin, gbofloto en Côte d’Ivoire, mikaté en République démocratique du Congo, ou encore puff-puff dans les pays anglais- Africains parlant. Ce sont des beignets à base de pâte levée frite. Et aucun risque de disparition. « Chez nous, quand il y en a pour dix, il y en a pour vingt »» rient de plusieurs membres de la CAN 41.
En échange, les parents goûteront aux ballottines de foie gras et autres plats traditionnels des fêtes de fin d’année en France. « J’ai même réussi à faire manger des huîtres à mon père »smiles Gaëlle Matondo.
« Tout le monde doit être à son meilleur »
« Noël n’est pas une question de religion, c’est avant tout une occasion de retrouvailles, résume Philippe Aikon. Et nous le célébrons aussi parce que nous vivons dans un pays qui le célèbre. »
Dernière tradition de cette période particulière de fin d’année : « Tout le monde doit être à son meilleur. C’est ainsi que, quelques années plus tard, quand on regarde les photos, on est sûr que la photo a été prise lors des fêtes de fin d’année ! »
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