Dimanche 29 décembre se termine la première exposition de Sylvain Corentin au musée d’art brut. L’artiste originaire de Prades-le-Lez expose ses sculptures liant architecture et onirisme.
Vous avez sûrement déjà fait l’expérience de trouver un morceau de bois séché sur la plage, au bord d’une rivière ou encore d’un parc et de vous dire qu’en l’assemblant avec d’autres morceaux dont vous visualisez grossièrement la forme, cela donnerait quelque chose d’appréciable – du moins pour vous. Un objet déco à poser par exemple près du sapin de Noël 2025. Sylvain Corentin, morceaux de bois et autres rebuts, il les ramasse en abondance sur les bords du Lez, près duquel il a sa maison et son atelier à Prades-le-Lez. Vous aurez un aperçu de ce qu’il fait avec ses pièces transportées par la petite rivière jusqu’à la fin de la semaine au Musée d’Art Brut. Ce sont des sculptures, souvent substantielles, constituées de branches, d’os ou encore de coquilles qui déploient un univers singulier traversé par l’architecture. Une exposition à ne pas manquer.
Sur les traces du facteur à cheval
De manière très surprenante, c’est la première fois que l’artiste, originaire de Montpellier, est exposé au musée d’art brut. Mais la collection permanente compte déjà deux de ses œuvres. Sylvain Corentin avait déjà tapé dans l’oeil de Patrick Michel, le propriétaire du lieu artistique. « Il faut suivre ce que la nature nous donne » confie l’artiste qui ne nie pas “un lien très fort” avec le facteur à cheval. Mais comment en est-il arrivé à créer des œuvres très élancées qui ressemblent à des maisons improbables, sorte de cabane suspendue, organique, qui peut paraître fragile ou un peu déséquilibrée ? «Je voulais quelque chose de rapide et d’amusant. Une construction amusante. J’ai longtemps travaillé à la tronçonneuse, à l’élagage, etc. Ici, avec de la colle chaude, on colle tout de suite” précise Sylvain Corentin.
Dimension onirique et plastique
Outre ce souci de maintenir un lien avec la nature, Sylvain Corentin ajoute une dimension onirique et plastique à l’architecture. Il nous donne quelques conseils. “Je crée un squelette, puis, à l’intérieur, je construis des petites niches, des petites habitations, des refuges” indique l’artiste. C’est à partir de là que nous pouvons nourrir notre imaginaire. En conjecturant qui pourrait vivre dans de telles habitations. Appartiennent-ils au présent ou s’agit-il de réapparitions d’habitations enlevées à l’Antiquité ? La plupart du temps ces sculptures sont sur pilotis et blanches. Quelques rares exemples révèlent des couleurs et des habitants étranges. Mais pour la quasi-totalité des œuvres, le geste plastique s’accompagne de coups de crayon. Car avant d’être plasticien, Sylvain Corentin dessine. Il ne réalise cependant jamais d’esquisses de ses sculptures. Les deux univers créatifs sont distincts. “C’est comme la schizophrénie” confie l’artiste. Cela ne sert à rien de se soigner.
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