L’association note qu’en novembre, le nouveau ministre de la Santé, alors député, s’était opposé à une augmentation générale des taxes sur l’alcool.
Publié le 26/12/2024 06:29
Temps de lecture : 2min
“Il existe un écart entre la sensibilisation du public au fait que l’alcool est une drogue et […] et la classe politique», a déclaré Bernard Basset, président de l’association Addictions France, sur franceinfo mercredi 25 décembre. Le médecin spécialiste de santé publique constate également un «écart entre le discours du secteur et la réalité de la consommation de la population« .
Bernard Basset prend l’exemple de la réussite du mois de janvier sans alcool (Dry January, en anglais) »où les collègues universitaires montraient encore qu’il y avait 5 millions de Français qui avaient plus ou moins relevé le défi« . Ou encore que la consommation quotidienne d’alcool des Français avait baissé de 13 % entre 2021 et 2023, selon le baromètre publié par l’Observatoire français des drogues. Les consommateurs le savent aujourd’hui »que l’alcool est une drogue, que l’alcool a des effets négatifs sur la santé en termes de cancer, de maladies cardiovasculaires, etc.« .
Mais face à ce constat de l’opinion publique, «la classe politique est totalement en décalage avec cette prise de conscience», regrette le président d’Addictions France. En novembre, le nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, alors député (Isère, Droite Républicaine), s’était opposé à une hausse générale des taxes sur l’alcool, lors de la première lecture du budget de la Sécurité sociale.
Bernard Basset souhaite également en souligner un autre »écart“, celui “entre les discours du secteur [de l’alcool] et la réalité de la consommation de la population« . “Le lobby de l’alcool nous incite à consommer de l’alcool en le présentant comme un plaisir raffiné, etc. Mais la plupart des gens boivent de l’alcool de mauvaise qualité gustative. Tout le monde ne boit pas du Château Petrus tous les jours !», rappelle le médecin.
Related News :