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Le Maroc au coeur des rumeurs et des spéculations

La scène internationale regorge une fois de plus des échos de l’intérêt supposé du Maroc pour une éventuelle adhésion au groupe des BRICS. Si Rabat maintient un silence olympique sur le sujet, la Russie, par la voix de Yury Ouchakov, conseiller aux affaires étrangères du Kremlin, semble déterminée à dévoiler les cartes marocaines.

Cette déclaration relance une intrigue où s’entremêlent géopolitique, économie et diplomatie, sous le regard amusé – et parfois acéré – des détracteurs du Royaume. En effet, depuis des mois, les rumeurs sur une éventuelle adhésion du Maroc aux BRICS se multiplient, alimentées par des déclarations plus ou moins explicites de responsables internationaux.

Dans sa récente déclaration, Iouri Ouchakov a une nouvelle fois évoqué l’intérêt du Maroc à devenir partenaire des BRICS, confirmant que le Royaume suscite un certain attrait au sein de ce groupe. Pour Moscou, le Maroc représente un atout stratégique, de par sa position géographique unique – lien entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe – et sa croissance économique résiliente.

Entre silence stratégique et rumeurs insistantes

Cependant, le Royaume, fidèle à sa diplomatie empreinte de pragmatisme et de discrétion, n’a jamais confirmé son intérêt pour ce bloc économique. Autrefois désignée par le simple acronyme BRICS, cette coalition militaro-économique pour une réforme profonde des institutions internationales, afin de mieux refléter la montée en puissance des puissances émergentes.

Certains analystes estiment que ce silence est une stratégie intelligente. Rabat aurait choisi de garder ses intentions vagues pour ne pas polariser le débat ou offenser ses alliés historiques en Europe et en Amérique du Nord. D’autres y voient une tactique de négociation, le Maroc évaluant les opportunités et les contraintes liées au travail avec un groupe aussi hétérogène que les BRICS, marqué par des tensions internes et des ambitions souvent divergentes entre ses membres.

Les BRICS, qui cherchent à redéfinir les équilibres du système mondial, notamment la dépendance aux institutions occidentales, trouveraient au Maroc un partenaire capable d’apporter une valeur ajoutée considérable. Avec ses infrastructures modernes, ses accords de libre-échange et sa position de hub africain, le Royaume incarne une porte d’entrée privilégiée vers un continent en pleine expansion.

Créé en 2009 par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, il s’est élargi en janvier 2024 et a accueilli de nouveaux membres : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Quant à l’Argentine, bien qu’initialement désireuse de rejoindre ce cercle, elle s’en est retirée suite à l’élection de Javier Milei à la présidence en novembre 2023, marquant un tournant inattendu.

Mais voilà, cette annonce russe en fait sourire plus d’un. En particulier les détracteurs du Maroc qui, fidèles à leur habitude, voient s’accumuler une « quête désespérée » de reconnaissance internationale. Mais ces mêmes critiques semblent ignorer que le Maroc, sans jamais précipiter les choses, s’est imposé comme un partenaire incontournable des grandes puissances mondiales.

BRICS, entre opportunité et prudence

Une éventuelle adhésion ou partenariat du Maroc avec les BRICS serait-il une bonne idée ? Sur le papier, l’opportunité est indéniable. Le groupe offre une alternative crédible à l’hégémonie des institutions dominées par l’Occident, et les synergies économiques pourraient être considérables. Le Maroc y trouverait de nouvelles opportunités commerciales, notamment en Asie, tout en renforçant sa coopération avec l’Afrique via les canaux multilatéraux des BRICS.

Mais comme tout accord, il existe des zones grises. Les BRICS sont loin d’être un modèle de cohésion : les rivalités entre ses membres – notamment entre l’Inde et la Chine – limitent souvent les ambitions collectives. Le Royaume, habitué à jouer la carte du consensus et de la stabilité, pourrait hésiter à rejoindre une alliance où les désaccords stratégiques sont monnaie courante.

En outre, une telle alliance pourrait être perçue comme un réalignement diplomatique, provoquant des réactions discrètes de la part des alliés traditionnels du Maroc, notamment de l’Union européenne et des États-Unis. Ce dilemme souligne la complexité de la position marocaine dans un monde multipolaire où chaque mouvement est scruté.

Analyse : les détracteurs du Maroc, ces éternels sceptiques

Face à ces rumeurs persistantes, les détracteurs du Royaume se plaisent à caricaturer la diplomatie marocaine. Mais il est curieux de constater que ces mêmes observateurs font semblant d’oublier que le Maroc a, à de nombreuses reprises, démontré sa capacité à naviguer avec élégance dans les eaux tumultueuses de la géopolitique internationale.

Alors que certains pays s’enlisent dans des postures diplomatiques stériles, le Maroc tisse des alliances stratégiques qui servent tout autant ses intérêts économiques que politiques. Si demain le Royaume rejoint ou collabore avec les BRICS, ce sera en toute connaissance de cause, sans renoncer à ses alliances historiques ni affecter sa souveraineté.

Et que dire de la délicieuse ironie de voir les adversaires du Maroc critiquer un Royaume qu’ils accusent de rester dans l’ombre… tout en frémissant à l’idée qu’il puisse briller sous les projecteurs d’un nouvel ordre mondial ? dans la construction et réinventer les règles du jeu.

Peut-être est-ce là le véritable paradoxe : une nation que l’on critique autant qu’on observe avec une fascination à peine dissimulée ? C’est un nouveau chapitre à écrire, avec et comme toujours, cette plume marocaine bien rodée.

 
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