L’atelier de Nadège Mouyssinat est situé au rez-de-chaussée d’une petite maison de ville dans un quartier résidentiel de Limoges, non loin du parc Victor-Thuillat. Aucun panneau, aucune sonnette. Le lieu est confidentiel. Chez elle. Karina, son ancienne apprentie, aujourd’hui salariée, lui ouvre la porte et l’invite à entrer avec un léger accent chantant de Bolivie. Discrètement, elle disparaît dans le petit bureau qui ressemble à ceux des contremaîtres d’antan.
Les pas à l’étage annoncent l’arrivée de l’hôtesse qui s’excuse pour l’étroitesse des lieux, mais annonce qu’elle recherche de nouveaux locaux plus spacieux. Seul problème : son four.
« Le jour où je déménage, on abat le mur et on grue ! » »
C’est le troisième bébé de cette maman de deux filles. Elle l’a imaginé et conçu pour répondre à plusieurs exigences, celle de l’espace limité, celle de la taille de ses créations élancées et celle de moindre consommation d’énergie. Le four électrique a été fabriqué sur mesure par une entreprise locale et construit sur place. « Le jour où je déménage, on abat le mur et on grue ! » » Voilà pour les présentations avec cette pièce incontournable.
Le temps de terminer la visite, Nadège Mouyssinat se lance dans sa biographie qui, ces dernières années, a suivi un rythme cyclique de quatre années, le temps de former et de mûrir un projet qui lui vaut aujourd’hui la lauréate 2024 du prestigieux prix Bettencourt pour l’Intelligence de la Main.
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