Le Maroc, bien que leader régional en matière de compétitivité durable au Maghreb, est confronté à des défis systémiques importants qui nécessitent des réformes profondes. Selon le rapport 2024 publié par le cabinet de conseil SolAbility, le pays se classe 104e sur 191 à l’indice mondial de compétitivité durable, avec des performances contrastées selon les piliers évalués.
Le rapport évalue la situation du Maroc en termes de compétitivité durable selon six critères, à savoir le capital naturel, qui mesure la disponibilité et l’utilisation durable des ressources naturelles.
L’efficacité des ressources évalue la gestion optimisée des ressources disponibles. Le capital social englobe la santé, la sécurité et la satisfaction des citoyens. Le capital intellectuel examine les progrès en matière de connaissances et d’innovation. Le capital économique mesure la viabilité économique et la gouvernance et évalue la qualité institutionnelle et l’efficacité des politiques publiques.
Le Maroc montre un potentiel en matière de capital intellectuel, se positionnant à la 57ème place grâce à des bases solides en matière d’éducation et d’innovation. Selon le rapport, transformer ces atouts en moteurs de croissance nécessite une réforme en profondeur du système éducatif. L’objectif est d’adapter les compétences des jeunes aux besoins du marché mondial tout en augmentant les investissements dans la recherche et le développement et en stimulant les partenariats public-privé pour l’innovation.
Le pays est confronté à des difficultés persistantes en matière de capital social et se classe au 162ème rang. Cette position reflète les inégalités sociales et le manque de cohésion qui freinent la compétitivité mondiale. Toujours selon le rapport, le développement d’un système de protection sociale plus inclusif et le renforcement des services publics, notamment en milieu rural, sont des mesures essentielles pour réduire les disparités et garantir une stabilité sociale durable.
En termes de capital naturel, le Maroc est classé 173ème, illustrant une mauvaise gestion de ses ressources naturelles. L’exploitation excessive de l’eau et des terres, combinée à l’impact du changement climatique, menace la durabilité environnementale. Le rapport souligne que pour contrer cette tendance, il est essentiel de mettre en œuvre des technologies agricoles modernes et durables et des politiques de préservation de la biodiversité, afin de renforcer la résilience écologique et de protéger les ressources existantes.
La position géostratégique du Maroc, qui en fait un carrefour entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, constitue un atout sous-exploité. Selon le rapport, pour devenir un modèle régional de compétitivité durable, le pays doit investir davantage dans ses infrastructures logistiques et développer des zones économiques spéciales axées sur l’innovation verte. Ce positionnement reste cependant insuffisamment exploité. Le développement des infrastructures logistiques et la création de zones économiques spéciales axées sur l’innovation verte sont souvent considérées comme des opportunités clés pour maximiser cet avantage et positionner le pays comme un leader régional en matière de compétitivité durable.
La justice sociale représente un levier essentiel pour améliorer la compétitivité durable du Maroc, comme le révèle son classement de 162e en capital social dans le Global Sustainable Competitiveness Index 2024. Ce classement met en avant les enjeux liés aux inégalités sociales, à l’accès limité aux soins de santé et à l’éducation, ainsi qu’à un manque de cohésion sociale. Le rapport souligne que des efforts ciblés visant à renforcer les systèmes de santé et d’éducation, ainsi qu’à réduire les inégalités de revenus, pourraient générer des bénéfices significatifs. Ces mesures amélioreraient les conditions de vie générales et favoriseraient une plus grande inclusion économique, contribuant ainsi à une croissance durable et inclusive pour le pays.
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