Plus de deux mois plus tard, la publication incriminée est toujours visible sur le réseau Facebook du Rassemblement national de Vaucluse (RN 84). Le parti d’extrême droite a relayé un courrier adressé au préfet pour « alertez-le » des activités de Rosmerta et d’une de ses figures de proue, Chantal Raffanel. Une publication jugée calomnieuse par l’association, qui avait saisi la justice pour demander son retrait.
Entendue le 16 décembre après deux saisines, l’affaire a livré ce mardi un premier verdict. Le tribunal d’Avignon a débouté Rosmerta, déclarant irrecevable « l’action intentée » et a condamné l’association et Chantal Raffanel à verser 1 500 euros au RN du Vaucluse. “ Rosmerta voulait nous faire taire, nous ne nous tairons pasprécise Thierry D’Aigremont, secrétaire départemental de la RN 84. Nous venons de frapper puisque la justice ne nous condamne pas. En tant qu’élus, nous informons les gens sur les actions, nous allons continuer. »
Une lecture très différente de Rosmerta. Si l’association n’a pas souhaité réagir officiellement, son avocat Me Marcel déposera une demande de rectification. Leur conseil estime en effet que le jugement contient de nombreuses erreurs et confusions, notamment en ce qui concerne les signataires de la lettre, soit l’ensemble des élus RN du département. Une première étape avant de faire appel, le cas échéant, de la décision si elle est confirmée.
Reconnue d’utilité publique, Rosmerta a créé une SCI citoyenne pour se doter de son propre centre d’accueil pour exilés et mineurs non accompagnés. Dès que l’accusation avait été portée par le RN, Rosmerta avait reçu de nombreuses réactions de soutien et de solidarité, comme le PCF, Génération.s, la Ligue des droits de l’Homme ou encore le collectif No Pasaran.
Outre cette décision sommaire, pour l’instant rejetée, Rosmerta a entamé une deuxième procédure judiciaire avec le dépôt d’une plainte pour diffamation, qui n’a pas encore été étudiée.
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