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Un automobiliste a pris la fuite à contresens sur la RN 82 près de Roanne, avec sa fille de 5 ans comme passagère avant

Il voulait profiter de Noël avec sa fille de 5 ans. Il passera les deux prochaines années, seul, derrière les barreaux. Au tribunal de Roanne, trois jours après les faits, l’homme affirme et explique son comportement car il a « paniqué ».

Vendredi 20 décembre vers 22h15, Anthony Esqui

35 ans, habitant Sarcey (69) près de Tarare, circule sur la RN 82 en direction de Roanne au volant de sa Clio, avec sa fille de 5 ans assise sur le siège passager avant. Il se rend chez sa nouvelle compagne qui habite à Coteau. Séparé de la mère de sa fille, avec qui il partage désormais la garde partagée, il n’avait pas vu son enfant depuis une vingtaine de mois, selon lui.

A contre-courant sur plus de 5 kilomètres sur la RN 82

Mais Anthony Esqui sait aussi qu’il est recherché par la Justice. Pour un refus d’obtempérer, commis le 4 octobre à Charbonnières-les-Bains (69) et pour ne pas avoir déclaré de nouvelle adresse, alors qu’il est inscrit au Fijais (Fichier des auteurs d’infractions sexuelles). Lorsqu’il s’aperçoit, vers Vendranges, que des gendarmes à bord d’une voiture banalisée lui demandent de s’arrêter sur le bord de la route, il commence par ralentir et s’en tient à la droite de la voie rapide, avant de changer d’avis et de choisir de prendre la fuite.

Il fait demi-tour et prend la RN 82 à contresens et accélère brusquement. Les policiers ont activé leurs avertisseurs lumineux et sonores, mais la course-poursuite a duré plus de cinq kilomètres. Des automobilistes et deux poids lourds parviennent à éviter le conducteur en le dépassant. Il a fini par s’arrêter contre la barrière de sécurité quelques dizaines de mètres avant le rond-point de Neulise. Lorsque les policiers sont arrivés, l’homme s’est allongé au sol. La petite fille pleure et crie, effrayée, dans la voiture.

Vous êtes sur la première marche du podium de la dangerosité. Ce n’était pas un réflexe de peur, mais un réflexe d’évasion de ses responsabilités. Louise Alors

(Procureur suppléant de Roanne)

Le premier réflexe du conducteur sera de donner le nom d’un membre de sa famille, avant de révéler sa véritable identité aux militaires. Un premier test révélera qu’il est positif aux stupéfiants. Il refuse de se soumettre à des analyses plus approfondies, « sur conseil d’un avocat », explique-t-il aux juges, un peu abasourdis. Il lui manque également le permis de conduire. « Vous êtes sur la première marche du podium dangereux », lui dit le substitut du procureur.

J’ai fait n’importe quoi, j’ai mis tout le monde en danger. Je m’en veux vraiment.

Anthony Esqui explique simplement avoir paniqué à l’idée de ne pas passer Noël avec sa fille. « J’ai fait n’importe quoi, j’ai mis tout le monde en danger. Je suis très en colère contre moi-même», répète-t-il au tribunal. Il admet tous les faits. Ou presque. Il affirme ne pas avoir consommé de drogue. « Ce n’était pas un réflexe de peur, mais un réflexe d’évasion de ses responsabilités », corrige le représentant du parquet.

Anthony Esqui est désormais vendeur indépendant. Il dit reprendre le contrôle de sa vie, après « un parcours de vie compliqué » qui lui a valu 27 mentions à son casier judiciaire et plusieurs années d’incarcération. «J’ai changé ma vie. J’assume la responsabilité de mes actes et je demande la clémence du tribunal”, a-t-il demandé aux juges avant leur délibéré.

Condamné à deux ans de prison

Le trentenaire, pour les sept chefs d’accusation retenus contre lui, a été condamné à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention et 875 euros d’amende. En guise de sanctions supplémentaires, son permis a été annulé et il lui a été interdit de conduire un véhicule à moteur pendant un an.

Comme l’exige la charte du Groupe Centre , nous communiquons l’identité des prévenus condamnés à plus d’un an de prison et faisant donc l’objet d’un mandat de dépôt ou d’un maintien en détention.

 
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