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Dans un discours aux allures de conte de Noël, le Roi répond à la lettre « bouleversante » des collégiens de première année

Le message envoyé lors de son discours a rapidement donné le ton.

Après le générique traditionnel, sur fond de Brabançonne, on voit le Roi tenant à la main une lettre que lui ont remise des enfants. Dans une vidéo, ces mêmes enfants ont interpellé le Roi. Ils ont exprimé toute leur tristesse et leur consternation face aux images terribles qui leur parviennent de plusieurs pays du monde. Sur l’écran défilent des images d’enfants en larmes, l’un tenant une peluche dans la bande de Gaza bombardée, mais aussi en Syrie, en Afrique, en Ukraine… »Cette image hante notre esprit. Ce pourrait être l’un d’entre nous., » dit une jeune fille en interpellant le Roi, en tant que chef de l’Etat, mais aussi en tant que père. “Pensez-vous qu’il y a encore de l’espoir ?

C’est en réponse à cette question que le chef de l’Etat, touché par cet appel, a débuté son discours de Noël.

« Il y a quelques semaines, des élèves de première secondaire de l’école Sancta Maria de Louvain m’ont envoyé une lettre, accompagnée d’une vidéo poignante. Confrontés chaque jour aux images d’enfants victimes des violences de guerre, ils expriment leur incompréhension face à ces drames. Leur message contient des questions profondes. Certaines s’adressent directement à moi, en tant que Roi et en tant que père.

Ces étudiants ont entamé des discussions d’actualité avec leur professeur en début d’année ce qui les a amenés à enregistrer cette vidéo et à écrire une lettre adressée au palais. Le Roi, touché par ce message, reçut les enfants de cette classe au palais de Laeken. Il a promis de relayer leur message dans son message à la nation lors des fêtes de fin d’année.

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“Rêves brisés”

L’approche de ces étudiants est à la fois bouleversante et pleine d’espoir. Ils se mettent à la place des autres enfants, qui vivent loin d’eux, dans un monde où les rêves se brisent avant même d’avoir éclos.», note le Roi. “Leurs questions me touchent profondément. Je comprends leur désarroi, leur sentiment d’impuissance. Que pouvons-nous, que devons-nous, nous adultes, leur dire ?

Avec cette question, le Roi s’adresse à tous les parents, à tous les Belges, qui doivent répondre, avec leurs enfants, à de telles questions.

« Ces jeunes nous demandent de leur donner des raisons d’espérer » souligne le roi Philippe.

Comme souvent chez lui, Philippe tire des conclusions sombres, essayant d’apporter une note d’espoir, voire légère, voire naïve.

« Ces raisons d’espérer, elles existent. Toujours. Espérer, ce n’est pas attendre passivement un avenir meilleur», affirme le Roi, également inquiet des conséquences que pourraient avoir ces conflits en Belgique.

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La question des violences contre les civils tient particulièrement à cœur à Philippe et à la reine Mathilde. C’est le thème qu’a choisi le septième roi des Belges, lors de son discours à l’ONU, lorsque la Belgique a postulé à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU en 2020. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Philippe s’exprime, lors de chacun de ses discours , sur les violences commises contre les civils. Il a également visité l’hôpital du Dr Mukwege à Panzi, près de Bukavu, où sont soignées les femmes victimes de violences sexuelles.

Un monde sans guerres ni souffrances est bien sûr illusoire. Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à y travailler. Cela implique pour les chefs d’État et les autorités politiques un engagement constant à sauvegarder un ordre mondial fondé sur le droit international, en faveur de la paix et pour la protection de tous, à commencer par les plus vulnérables, les enfants.ajoute le roi.

Il énumère également les défis de notre époque qui peuvent paraître «accablant”pointant comme toujours vers le «changement climatique »mais aussi “les bouleversements géopolitiques, une économie fragile, la révolution technologique.

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Une pression très modérée sur les politiques

Le Roi termine son discours par une légère attaque de pression, très modérée, adressée au monde politique. « L’année à venir devrait enfin voir tous nos gouvernements à l’œuvre. Nous comptons sur eux pour que notre pays, ses institutions, ses entreprises et ses citoyens puissent envisager l’avenir avec confiance.

Avec cette remarque, le chef de l’Etat s’adresse à Bart De Wever et aux présidents de partis qui négocient la formation du gouvernement fédéral, mais aussi aux élus coincés dans le blocage sans fin des négociations pour former un gouvernement bruxellois.

Le Roi aurait pu, comme par le passé, se montrer plus offensif envers la communauté politique. Mais, alors que le président de la N-VA est toujours en action et que la crise n’est pas actée, Philippe a privilégié un message plus tempéré. Le Roi garde cependant une carte dans sa manche : il pourra toujours, si besoin est, durcir le ton lors de son discours devant les autorités du pays le 30 janvier, si le processus continue de déraper.

C’est cependant le signe que le roi espère que la situation sera réglée d’ici là.

 
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