Par
Amandine Vachez
Publié le
24 décembre 2024 à 11h58
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Impliquez-vous, innovez, challengez les idées reçues. C’est ce que les personnes impliquées dans leassociation Laboratoire Positif à Roubaix (Nord). Le tout au service du « mieux grandir ». En 2024, l’équipe a transformé la sensibilisation au handicap, destinée aux acteurs de la petite enfance, en un jeu d’évasioninversant les modules de formation traditionnels « apprentissage + exercice ». Nelly Logez-Deschamps, coordonnatrice de l’association et chercheuse en sciences de l’éducation, présente cette dispositif innovantdispensé dans les Hauts-de-France.
Des « formations ludiques » pour aborder le handicap autrement
Le coordinateur de l’association rappelle la mission de la structure : « innover au service du bien grandir ». Ceci à travers deux pôles principaux : Éveil plurielun centre de ressources handicap qui œuvre pour l’inclusion financé par la CAF, et La maisonun lieu ressource dédié aux familles de Roubaix.
Les acteurs de l’association œuvrent pour changer les spectres classiques dans les esprits et dans la société, pour inclure toujours plus les personnes handicapées, dès la petite enfance. Pour ce faire, un « entraînement pour jouer verser aborder le handicap » a été élaboré par l’association. « Nous souhaitons promouvoir une dynamique inclusive », partage Nelly Logez-Deschamps.
Une formation enrichie au fil du temps
D’où est venue cette idée ? Du terrain. L’association a dispensé une formation sur deux jours. Lors d’une représentation, ses représentants ont reçu des retours très positifs de la part de Pierre Danckaert, responsable pédagogique de N’JOY (ïDKids). Suite à cela, l’équipe s’est lancé un défi : moderniser encore la formation, la penser autrement. « L’idée était de créer un escape game, mais pensé plutôt comme un ‘jeu inclusif’ », raconte le coordinateur de la structure. Les concepts enseignés en formation ont été utilisés dans une mise en situation au service du participantstous professionnels de la petite enfance.
« Des super-vilains qui empêchent l’inclusion »
Dans ce jeu, qui peut être suivi par 20 personnes en même temps, les participants sont confrontés à un problème. « Les nouvelles sont mauvaises. Les super-vilains de la société veulent empêcher l’inclusion. La connaissance de l’inclusion est enfermée dans des joyaux », décrit le représentant de l’association. Les joueurs doivent résoudre des mystères conçus autour sept besoins universels de l’enfant.
« Vous savez déjà comment faire »
Face à des personnes travaillant dès la petite enfance et qui ont parfois peur de « ne pas savoir comment faire, bloquées par la peur », les compétences sont mises en valeur à travers ce jeu. Nelly Logez-Descamps vante sa principale vertu. « Nous formons des éducateurs, des personnes qui sont en contact avec les enfants. »
Le but est de leur faire comprendre, par le jeu, qu’ils ont déjà les clés en main. Nous leur disons en quelque sorte « vous savez déjà comment faire ».
« Habituellement, nous formons en donnant des concepts, puis nous jouons à un jeu pour appliquer ces leçons. Ici, c’est le contraire. Ceux qui suivent le jeu se rendent compte qu’ils possèdent déjà les compétences. »
Abandonnez vos représentations
Le but de ce jeu est de permettre à ceux qui le suivent de « lâcher prise sur leurs représentations, de s’en libérer », poursuit la coordinatrice du Positive Lab. « Un enfant est avant tout un enfant. » L’association veut plus largement défendre l’idée que le monde peut naturellement devenir plus inclusif : ceci si chaque acteur du quotidien prend sa part – l’enfant, le parent, le professionnel, le particulier. « Cela crée une boucle vertueuse, qui peut tout changer. »
Plusieurs structures l’ont bien compris puisque des financeurs sont impliqués dans le projet depuis ses débuts, notamment le réseau des crèches Rigolo comme la vie, ou encore le fonds Handicap et Société.
Du matériel de qualité pour envoyer un signal positif
La prochaine étape pour l’association est de se doter d’équipements de qualité pour cette formation : un grand séance photodes cubes en bois au lieu de mousse pour commencer… « En s’occupant de tout, on envoie un message positif, que le handicap c’est beau aussi. On peut dire que c’est la beauté au service de la vérité. »
L’association à plusieurs sessions prévues en 2025dans les Hauts-de-France. Elle s’est rapprochée des politiques pour donner plus de portée au concept. « Si les politiques s’en emparent, cela peut faire la différence », partage Nelly Logez-Deschamps. A l’heure où chaque structure « fait ce qu’elle peut » pour appliquer les lois en vigueur en matière de handicap, un travail de fond est mené assidûment pour changer notre vision des choses. Il s’agit de permettre au handicap de trouver une nouvelle place dans la société. Au cœur des choses, pas en marge.
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