Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Pau pour observer une minute de silence en soutien à Mayotte, tandis que le lundi 23 décembre a été déclaré jour de deuil national. Le 14 décembre, le cyclone Chido a dévasté l’île française de l’océan Indien, faisant au moins 35 morts et d’immenses dégâts.
« Le bilan humain devrait s’alourdir », a rappelé Jean-Louis Peres, un foulard aux couleurs de Mayotte autour du cou. Devant la communauté mahoraise de Pau, le premier député palois assure « le soutien et l’amitié de la commune dans cette épreuve qui sera longue ». Elle indique que la Ville a voté « à l’unanimité une aide de 25 000 euros. Elle sera versée au Département de Mayotte. » « Malheureusement, nous commençons à avoir de l’expérience dans l’humanitaire », remarque l’assistante solidaire Béatrice Jouhandeaux. Elle évoque la guerre en Ukraine en 2022 et le tremblement de terre qui a frappé le Maroc en 2023.
« Le besoin est immense », souligne Hissamidine Saidi Yahaya, membre du collectif de soutien de Mayotte créé localement. « L’eau est la chose la plus vitale. Mais les Mahorais ont besoin de nourriture, de kits d’hygiène et de vêtements car le cyclone a presque tout emporté. Deuxièmement, il peut y avoir des besoins en matériaux, notamment en matériel de bricolage. Il ne s’agit pas de reconstruire mais de faire de petits travaux. »
Point de récolte
Le collectif sera prochainement structuré en association. Il pourra envoyer du matériel par voie maritime. « Nous avons une capacité de 33 tonnes de fret maritime », poursuit Hissamidine Saidi Yahaya. Il a été proposé par un Mahorais qui possède une entreprise de transport maritime à Bordeaux. Mais nous souhaitons surtout mobiliser une chaîne aérienne. Cela permettrait d’acheminer les marchandises dans un délai de 24 heures, alors que les délais de livraison sont d’au moins quatre semaines avec expédition. » A Paris, la Délégation de Mayotte – émanation du Conseil départemental – est en contact avec les compagnies aériennes.
A Pau, un point de collecte sera mis en place pour recevoir et stocker les dons. « L’idée est que les gens peuvent donner ce qu’ils peuvent », explique Hissamidine Saidi Yahaya. Une cagnotte en ligne sera également mise en place. Les fonds seront reversés au Conseil Départemental de Mayotte. Il faut savoir que les coupures d’électricité perturbent toute l’île. Cela touche particulièrement les banques, dont les résidents ne peuvent pas se retirer. Les fonds pourraient être utilisés pour payer directement les commerçants. »
Le collectif de soutien peut s’appuyer sur une communauté bien implantée, avec environ 300 Mahorais vivant dans l’agglomération paloise. Beaucoup d’entre eux ont de la famille sur l’île. « J’étais avec ma mère au téléphone lorsque le cyclone a frappé l’île », se souvient Hissamidine Saidi Yahaya. Cela s’est arrêté et nous n’avons pas eu de nouvelles de lui pendant deux jours. Elle habite à Petite Terre [une île située au large de Mamoudzou, la capitale. NDLR]où les vents ont atteint 226 km/heure. Mes frères, qui habitent à Mamoudzou, ont réussi à avoir quelques brèves nouvelles via le réseau Starlink [qui fonctionne par satellite. NDLR]. » Désormais rassurés, les Mahorais veulent aider au maximum.
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