Au moment où la Protection de la jeunesse de Montréal est sous le feu des critiques, plus d’une quarantaine de cas d’inconduites sexuelles dans des centres jeunesse à l’extérieur de la métropole se sont ajoutés.
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Ceci est révélé par les données obtenues par La Revue.
« Ce n’est pas tant le nombre qui compte, mais plutôt le fait que nos pratiques de gestion des ressources humaines ont échoué ces dernières années. Il faut mettre en place ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité des enfants », résume Lesley Hill, la directrice nationale de la Direction de la protection de la jeunesse.
Cet automne, un scandale a frappé le Centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation de la Cité-des-Prairies, à Montréal. Des gestes à caractère sexuel entre des utilisateurs et plusieurs éducateurs ont été allégués.
Depuis, La Revue a sondé tous les établissements de la province pour savoir combien d’employés des centres jeunesse avaient été congédiés, suspendus ou même sanctionnés pour diverses inconduites sexuelles depuis 2019.
Lesley Hill, directrice nationale de la Direction de la protection de la jeunesse.
Capture d’écran TVA Nouvelles | Lesley Hill
Ironically, only the CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, which oversees Cité-des-Prairies, refused to respond to our request and provide figures.
Qu’importe ! Les réponses obtenues dressent un portrait inquiétant : au cours des six dernières années, il y a eu au moins 42 cas d’inconduite sexuelle dans les centres jeunesse à l’extérieur de Montréal. Une dizaine de salariés ont démissionné au cours de l’enquête, faisant craindre qu’ils ne retrouvent du travail dans un autre centre.
« Ce façon de travailler démissionner au lieu de licencier, ça aussi, il faut y mettre un terme», insiste Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux. «Avec Santé Québec, désormais, les dossiers vont s’enchaîner d’un établissement de santé à l’autre.»
Hausse des dénonciations
À Laval, par exemple, il y a eu quatre licenciements et trois démissions pour comportement à caractère sexuel avec des usagers.
Dans Lanaudière, six situations ont été enregistrées depuis 2021, dont seulement quatre en 2024. Cela s’explique par « une hausse des dénonciations provenant notamment du personnel travaillant dans les Centres jeunesse », selon le bureau de Lionel Carmant.
Le Bas-Saint-Laurent, l’Estrie, l’Outaouais, Chaudière-Appalaches font également partie des établissements qui ont dû déclencher des enquêtes au fil des années.
Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, le 10 septembre, à l’Assemblée nationale.
Archive photo Stevens LeBlanc/Le Journal de Québec
« Est-ce qu’on fait toutes les vérifications avant d’embaucher quelqu’un ? Est-ce qu’on se contente de regarder le cahier ? demande Lesley Hill.
« Ce sont des jeunes qui ont besoin d’être encadrés, structurés », rappelle Louis-Georges Cournoyer, professeur à l’École de criminologie de l’Université de Montréal. “Quel est l’impact à long terme [sur eux]? Il est très difficile de spéculer. C’est sûr que ça nuit à la crédibilité des centres jeunesse.»
« Changement de culture »
Le ministre Lionel Carmant déplore également que le CIUSSS du Centre-Sud n’ait pas répondu aux demandes du Journal.
“C’est dommage dans le contexte, car ce que nous voulons, c’est un changement de culture”, a-t-il commenté.
L’établissement affirme, entre autres, de son côté, être « en mesure d’extraire des statistiques liées aux licenciements ou aux démissions, [mais] Cela ne nous dit pas les raisons de ces départs.
Rappelons que les autorités ont dévoilé cette semaine les résultats d’une enquête menée au centre de réadaptation de la Cité-des-Prairies.
Il y a eu 24 signalements, notamment de nature sexuelle, de la part de jeunes présentement hébergés à la Cité-des-Prairies et 29 autres situations d’abus de toutes sortes signalées par des adultes, anciens usagers du centre.
Il y a eu quatre licenciements, dont deux pour abus sexuels.
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