Le succès de la réunion consultative libyenne tenue à Bouznika, au Maroc, a suscité de vives réactions à Tripoli, notamment de la part de responsables proches du régime militaire algérien. Cet épisode met en évidence le rôle troublant de l’Algérie dans l’alimentation des divisions au sein de la région.
Le Maroc a réussi, une fois de plus, à rapprocher les parties libyennes en accueillant une réunion consultative entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État libyen. Cet événement, organisé à Bouznika, a permis de parvenir à un accord sur la phase préparatoire du processus électoral en Libye, étape essentielle vers la stabilisation du pays.
Mais ce succès diplomatique a été accueilli avec hostilité par le ministère libyen des Affaires étrangères, dirigé par Taher al-Baour, connu pour ses relations avec Alger. A travers une lettre adressée à son homologue marocain Nasser Bourita, ce responsable libyen a critiqué l’initiative marocaine, affirmant un manque de coordination préalable et un obstacle aux efforts de paix.
La déclaration de Taher Al-Baour a été immédiatement rejetée par le Haut Conseil d’État libyen. Dans un communiqué, le Conseil a qualifié cette position d’« ingérence flagrante » dans les affaires des deux chambres législatives. Le Conseil a rappelé son indépendance et souligné que le rôle du ministère libyen des Affaires étrangères se limite à apporter un soutien logistique, sans pouvoir interdire ses initiatives.
Cet épisode illustre les tensions alimentées par l’Algérie, qui tente d’imposer son influence sur les processus politiques de la région. Le ministère libyen des Affaires étrangères, en concertation régulière avec son homologue algérien Ahmed Attaf, s’aligne sur les orientations d’Alger. Cette proximité reflète une stratégie orchestrée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, visant à isoler le Maroc de son voisinage nord-africain.
Le régime militaire algérien semble utiliser la crise libyenne pour renforcer son projet d’union de l’Afrique du Nord avec la Tunisie, tout en marginalisant le Maroc. Cette politique vise à freiner les initiatives marocaines qui, depuis des années, s’efforcent de rassembler les différentes factions libyennes pour une paix durable.
Malgré les tentatives de déstabilisation, le Maroc continue de jouer un rôle central de médiateur de confiance. Ses efforts constants, salués par le Haut Conseil d’État libyen, illustrent son engagement en faveur de la stabilité régionale.
Le Haut Conseil d’Etat a exprimé sa gratitude au Maroc, à son roi, à son gouvernement et à son peuple, pour leurs efforts inlassables en faveur du dialogue libyen. Il a rappelé que les rencontres organisées à Bouznika s’inscrivent dans la continuité, après les rencontres tenues en Tunisie et en Egypte, toujours dans l’objectif de résoudre la crise libyenne.
Malgré les critiques, les deux chambres libyennes ont affirmé leur détermination à poursuivre le dialogue, indépendamment de l’opposition extérieure. Une prochaine réunion est prévue à Derna, en Libye, si les conditions de sécurité le permettent.
L’irritation suscitée par la médiation marocaine révèle les manœuvres du régime militaire algérien, qui préfère attiser les divisions que promouvoir la paix. Cependant, le succès de Bouznika montre que les efforts de dialogue peuvent l’emporter face à ces stratégies déstabilisatrices.
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