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Tanger, la ville où l’on a pensé à tout, sauf aux transports urbains

Le secteur des transports publics à Tanger traverse une crise majeure. Malgré de nombreuses tentatives et appels pour réformer ce secteur, notamment en renforçant la flotte avec l’ajout d’au moins 20 nouveaux bus et en augmentant le nombre de licences pour les taxis et autres moyens de transport, la gestion du secteur, tant par la société délégataire que par par le conseil municipal, s’est révélé défectueux. Cette situation a été officiellement soulignée dans le dernier rapport de la FIFA, qui attribue à Tanger une note négative, contrairement aux autres villes marocaines.

La détérioration continue des transports publics a déclenché des appels urgents à la création d’une cellule de crise, chargée d’analyser en profondeur les dysfonctionnements de ce secteur essentiel dans une ville confrontée à des défis croissants et complexes.

Depuis environ deux ans, plusieurs observateurs locaux alertent sur l’insuffisance des infrastructures de transport à Tanger, soulignant que la ville peine à répondre aux besoins croissants de sa population. Cet échec a été officiellement reconnu, mettant en lumière les carences d’un secteur vital que les tentatives de réforme n’ont pas réussi à remettre sur les rails. Cette situation a eu un impact négatif sur la fluidité des déplacements dans tous les quartiers de la ville, affectant particulièrement les étudiants et les fonctionnaires, souvent contraints de recourir à des moyens de transport illégaux, notamment les transports clandestins, devenus une alternative privilégiée.

Certaines zones de Tanger se sont transformées en points d’arrêt temporaires et illégaux pour les bus de transport illégaux, attirant de nombreux citoyens souhaitant s’installer dans d’autres quartiers ou régions. Par ailleurs, le recours croissant aux applications de transport avec voitures particulières est devenu un refuge pour une grande partie des utilisateurs.

L’été dernier, Tanger a clairement révélé un grave déficit dans ses services de transports publics. Les citoyens, ainsi que les visiteurs et les touristes, se sont retrouvés sans bus ni taxis disponibles, ce qui les a poussés à se tourner massivement vers les applications de covoiturage comme solution de secours.

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Des dizaines de citoyens se sont retrouvés contraints d’attendre des heures aux arrêts de bus, dont certains étaient dans un état mécanique déplorable. Cette situation a perturbé le fonctionnement normal de plusieurs lignes, notamment celles desservant les quartiers de Meghouga, Beni Makkada, Al Awama, Mesnana et Jdaniya.

Le transport illégal ne se limite pas aux bus réservés aux travailleurs, fonctionnant principalement le week-end. Des voitures particulières circulent également dans différents quartiers de Tanger, comme Mesnana, Beni Makkada et Blaka Al Awama, pour transporter les familles et les citoyens vers le centre-ville ou d’autres zones, notamment l’hôpital universitaire.

Quel est le problème ? Et où est la solution ?

Tanger souffre de problèmes structurels dans le secteur des transports urbains. L’expansion rapide de la ville a contribué à la perturbation des services dans ce secteur vital. Par ailleurs, la commune de Tanger ne semble pas en mesure d’améliorer et de moderniser ces services en raison de contraintes financières. La ville a besoin, comme le soulignait récemment la FIFA, de services de transports publics offrant confort et rapidité pour répondre aux attentes de ses habitants.

Ahmad Talhi, ancien responsable municipal, a expliqué dans une interview à Le360 que la contribution de l’Etat dans la période à venir constitue « la recette miracle » pour améliorer la qualité des transports publics à Tanger. Il a souligné que la municipalité ne pourrait pas réussir sans une forte volonté de l’Etat d’élever le niveau des services et de résoudre les problèmes du secteur, notamment en prévision des grands événements internationaux et culturels organisés dans la ville.

Le même intervenant a proposé d’introduire d’autres moyens de transport afin de moderniser le secteur et de mettre en place un plan alternatif à la situation actuelle. Ce plan, selon lui, pourrait offrir un service de qualité aux citoyens. Cette proposition a été largement soutenue par de nombreux citoyens et élus locaux, qui espèrent voir Tanger se débarrasser, même temporairement, des dysfonctionnements qui paralysent ses services de transports publics.

 
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