Les trois salles des locaux de l’auto-école situées au 1, rue de Bretagne à Poitiers, prêtées par son gérant mahorais, ne suffisent quasiment plus. Ici, près de trois palettes de packs d’eau, là des dizaines de cartons contenant du riz, des pâtes, des couches pour bébé, de la farine ou des canettes, triés et emballés prêts à partir par quelques bénévoles venus spontanément en soutien.
« On sent qu’il y a une vraie mobilisation, un élan de solidarité. Les gens sont touchés et les dons sont nombreux, explique Andidane Aboudou, président de l’AS Poitiers Gibauderie qui soutient, avec l’association Ouvoimoja-Vivre ensemble, l’opération Solidarité Mayotte Poitiers à l’origine de cette collecte. Heureusement, la mairie a accepté de nous mettre à disposition un autre local dans le quartier car nous n’aurons bientôt plus assez de place. »
«Nous connaissons le territoire et ce dont la population a besoin»
L’occasion, pour le jeune homme, de rappeler que la priorité est la collecte « eau, denrées non périssables et produits d’hygiène ». Mais aussi et surtout des dons en espèces. « Nous avons contacté un transitaire à Nantes pour transporter l’ensemble de cette collection, mais les frais de transport s’élèvent à 5 000 €. Mais aujourd’hui, de nombreux donateurs ont peur de savoir où va l’argent qu’ils peuvent donner. Nous avons donc créé une cagnotte en ligne sur la plateforme helloasso en utilisant l’AS Poitiers Gibauderie. Le statut de l’association est en jeu. C’est sérieux. Cet argent permettra de financer le transport du conteneur que nous espérons pouvoir amener à Poitiers, charger et repartir en fin de semaine. » Ensuite, il lui faudra plus d’un mois de mer pour rejoindre Mayotte.
Face au désastre qui frappe son archipel, la communauté mahoraise de Vienne connaît l’urgence d’agir rapidement et de manière organisée. Une réunion vendredi soir pour mettre en œuvre au mieux cette aide a rassemblé près de 200 personnes. “La réalité sur le terrain, c’est que ces derniers jours, beaucoup n’ont reçu qu’une bouteille d’eau par personne et une boîte de sardines”, commentaires, photo à l’appui, Mouhidine Madi Sidi. On nous dit qu’il faut passer par des associations caritatives, mais nous connaissons le territoire et savons ce dont la population a besoin. » « Sans compter que cette aide ne doit pas bénéficier uniquement à la capitale Mamoudzou. De nombreuses petites villes de l’intérieur des terres, souvent moins accessibles, ont également besoin d’aide. poursuit Andidane Aboudou, avant de s’éloigner pour donner l’adresse du lieu de collecte à une personne qui souhaite faire un don par téléphone.
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