Vous ne devriez jamais vous fier à votre première impression. En arrivant à l’Auberge Francine, vous pourriez facilement trouver le cadre peu engageant. Après tout, le restaurant est situé en bord de route, sur une route très fréquentée par les voitures et à l’intérieur, la décoration est pour le moins rustique avec ses tables aux nappes vichy, son carrelage sans âge et son bar à l’ancienne recouvert de fornica. .
«C’est vrai que les gens qui ne connaissent pas ont un peu peur en arrivant», s’amuse Jean Walch, cogérant de l’établissement avec sa compagne Julie Aubert.
“C’est bon, les frites ne te manquent pas vraiment ?” »
Un jugement vite réévalué lorsque les convives se mettent à table. Pour un prix compétitif (21,90 euros ou 28 euros pour un menu avec entrée, plat et dessert), les clients ont droit à une cuisine raffinée qui ravira les papilles. « Quand les clients arrivent, ils s’arrêtent et se disent : ‘il n’y a pas de frites, pas le choix’. On les voit manger et on voit qu’ils sourient à nouveau » continue Jean Walch, « Je leur dis souvent en riant : « C’est bon, les frites ne te manquent-elles pas vraiment ? »
Un restaurant créé il y a 64 ans
L’Auberge Francine n’a pas toujours mis le raffinement au menu. Lorsqu’elle fut créée il y a soixante-quatre ans par Francine, la grand-mère de Julie Aubert, et son mari, elle comptait principalement une clientèle de camionneurs qui empruntaient inévitablement cette route pour se rendre dans les Vosges. « C’était un restaurant de bord de route qui proposait une cuisine traditionnelle, familiale, avec des plats qu’on mettait sur la table, du fromage qu’on se faisait passer… A la bonne franquette » raconte Julie Aubert.
Lorsque sa grand-mère est décédée il y a presque trois ans, elle a décidé de poursuivre l’activité avec son compagnon. «Je voulais que ça reste dans la famille, que ça ne change pas», poursuit-elle.
Propriétaire de plusieurs caves à vin et passionné de cuisine, Jean Walch s’est lancé après avoir été formé pendant plusieurs mois par un ami restaurateur. En octobre 2023, l’établissement a rouvert ses portes avec une carte resserrée de quelques entrées, quelques plats, quelques desserts, et la volonté de privilégier au maximum les circuits courts et les produits de qualité. “A 90%, nous sommes sur du local” précise Jean Walch, “pour le poisson, nous ne travaillerons qu’avec des poissons issus d’élevages comme la truite et l’omble chevalier”.
“Il restera toujours un peu dans son jus”
Un parti pris qui s’avère payant. Aujourd’hui, l’établissement affiche régulièrement complet un peu plus d’un an après sa réouverture. «Nous fonctionnons uniquement grâce au bouche à oreille», note Jean Walch.
Un succès qui a donné des idées aux co-gérants. Dans les canalisations ? L’ouverture d’une cave à vin dans la deuxième salle, la création d’une salle de réception à l’étage où les camionneurs pouvaient dormir autrefois lorsque l’établissement proposait également des chambres, l’aménagement d’une terrasse d’été derrière…
Mais pas question de toucher à la première salle, celle que les clients découvrent en ouvrant les portes de l’établissement. « Comme le restaurant a 60 ans, il y a plein de clients pour qui ça rappelle des souvenirs, poursuit Jean Walch, ils aiment cet esprit « vieux restaurant ». Ce serait dommage de retirer ce cachet. « Il restera toujours ‘vintage’, un peu dans sa forme originale » confirme Julie Aubert.
Mais on l’aura compris, il ne faut pas se fier aux apparences et aux premières impressions qui sont souvent trompeuses…
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