Si la devanture blanche rehaussée de rose évoque plus les années 80 que notre époque, l’intérieur de la boutique de lingerie Gambetta n’est pas démodé. Valérie Rousseau est aux commandes de cette charmante boutique rénovée à son goût il y a quatre ans et demi lorsqu’elle a racheté la marque à Brigitte Gauvin. « À ma connaissance, je suis le quatrième propriétaire. La boutique appartenait à M. Thomas ; sa fille prend la relève en épousant M. Gauthier. »
« Je fais un travail de service avec beaucoup d’écoute »
Voici une lignée retrouvée grâce à d’anciens registres tenus par M. Gauthier. « Dans un petit meuble fermé à clé, j’ai retrouvé tous les livres de comptes depuis 1924 mais je suis sûr qu’il y en a encore des plus anciens. Je regarderai tout cela une fois à la retraite… »
Les achats et les ventes avec le jour et la date ont grisé les 600 pages jaunies par le - datées de 1925 à 1928. Tout était soigneusement enregistré dans ces registres. Clairement, le magasin fournissait du matériel prescrit par les médecins et les sages-femmes. « Les écrits concernent plus le matériel médical que la lingerie. Le soutien-gorge est tombé dans la boîte médicale. Il y avait beaucoup de cliniques avant les années 1960 et l’Hôtel-Dieu. On venait ici s’approvisionner et faire réparer ses bas de soutien-gorge notamment. Il y avait un atelier avec des machines à coudre. » Une vieille photo, qu’elle garde dans un cadre, atteste de ses déclarations.
Valérie Rousseau a travaillé avec l’ancien propriétaire qui a continué à diriger l’atelier. Elle était titulaire d’un diplôme d’orthopédiste « agrée par la Sécurité Sociale pour compression veineuse, prothèses mammaires, sur mesure, ceintures sous-abdominales… » au service de nos clients depuis vingt-quatre ans. L’aspect médical était encore très important.
Gentillesse
« La lingerie est apparue dans les années 1970 avec la disparition du corset, notamment pour les enfants, même si Brigitte Gauvin a continué à en fabriquer sur prescription médicale. » Lorsque Valérie Rousseau a repris le magasin, elle a fait réaliser des travaux pour dépoussiérer l’image « orthopédique » du magasin. Il conserve des modèles plus traditionnels mais change la disposition.
Les sous-vêtements ne sont plus laissés dans leur boîte mais présentés sur cintres. Elle a repensé l’arrière du magasin de manière cosy avec des cabines d’essayage éloignées de l’entrée du magasin. « Je vends aussi des sous-vêtements confortables, post-opératoires, pour l’allaitement, le sport, la radiothérapie… »
Les matières nobles comme la laine et la soie entrent également dans le magasin à travers des confections majoritairement italiennes. Le savoir-faire et le tact de Valérie Rousseau font la différence. « Au-delà de la vente, je fais un métier de service avec beaucoup d’écoute. On touche à l’intime. » Son soutien est attentionné et sans jugement. Elle n’hésite pas à réparer des attaches ou des armatures de soutien-gorge en fonction de la morphologie qui peut évoluer au cours de la vie. Encore un service que l’on pourrait qualifier de « après-vente ».
Gambetta Lingerie, 6, rue Gambetta. Such. 05.49.41.04.98. Contact: [email protected]; site Internet : gambetta-lingerie.com ; Facebook : gambetta.lingerie
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