Négociations Suisse-UE –
Sur qui va atterrir la patate chaude européenne ?
La perspective d’un vote sur l’ensemble des accords au cours de cette législature s’estompe. À tel point qu’on ne sait pas qui restera pour convaincre le peuple.
Publié aujourd’hui à 10h53
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- Le vote sur le paquet d’accords avec l’UE pourrait attendre jusqu’en 2028.
- Il est en effet difficile d’imaginer une campagne en 2027, année électorale.
- D’ici là, la composition de la délégation européenne pourrait complètement changer.
Ignazio Cassis, Guy Parmelin, Beat Jans. Des trois membres de la délégation européenne du Conseil fédéral venus présenter la fin des négociations avec l’Union européenne (UE), en restera-t-il au moins un pour les défendre devant le peuple ? Rien n’est moins sûr.
Ceux qui espèrent un vote rapide sur cette question peuvent effectivement se recoucher. Il suffit d’analyser le calendrier pour comprendre qu’il n’y aura pas de vote avant 2027. Même 2028 semble plus réaliste. Voici pourquoi.
La consultation sera réalisée en 2025, avec pour objectif que le Parlement reçoive le paquet début 2026. Avec le traitement dans les commissions des deux Chambres et la bataille politique qui s’ensuivra en plénum, la version finale n’a quasiment aucune chance. d’être prêt cette année-là.
Une éventuelle fenêtre s’ouvrirait en mars 2027. L’avantage est que le vote aurait lieu sous la présidence d’Ignazio Cassis, porteur du dossier. Mais 2027 est l’année des élections fédérales. Qui osera mettre sur la table un sujet aussi émouvant à quelques mois du renouvellement du Parlement ? A part l’UDC, qui y verrait une incroyable opportunité de relancer sa campagne, personne.
Sous la présidence Rösti
A terme, le scénario le plus probable est donc celui d’une élection en 2028, sous la présidence de l’UDC Albert Rösti. Mais ce calendrier soulève d’autres questions sur qui sera là pour le soutenir. A 69 ans, l’autre UDC du gouvernement, Guy Parmelin, ne sera sans doute plus ministre de l’Économie. Il est également possible que le PLR Ignazio Cassis ait quitté le Conseil fédéral, lui qui aura 67 ans et onze ans au ministère des Affaires étrangères à son actif.
Des trois ministres aujourd’hui au front, seul le socialiste Beat Jans, ministre de la Justice et de la Police, pourrait rester pour assumer la responsabilité du résultat final. Et là encore, il n’est pas exclu qu’il profite d’un périphérique pour changer de département.
Autrement dit, le Conseil fédéral vient de lancer la patate chaude européenne. Mais personne ne sait sur qui cela va tomber.
Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre principalement l’actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire des Radios Régionales Romandes.Plus d’informations
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