Nous entrons dans l’atelier de l’artiste Grégory Berben au Suquet, et aussitôt, le regard pénétrant d’Eva Yaneva nous saisit. Des cheveux bruns tordus, des traits fins et ces yeux vifs qui affichent toute leur détermination.
Bien entendu, l’image du visage est figée sur le tableau signé de Gregory Berben et John Mejia, d’après une photo de Thomas Couvreur. Mais la toile, qui doit intégrer le projet « Life Stories » (lire ailleurs), exprime toute la réalité d’un combat. Et le caractère extraordinaire du champion. “Le plus dur pour moi, c’était de ne pas sourire pendant la séance photo », s’amuse l’intéressé, également présent en chair et en os. Aussi solaire que guerrière, Eva Yaneva. Et pourtant, Dieu sait si elle a dû affronter l’adversité…
D’abord sur les terrains de volley, où cette réceptionniste-attaquante (numéro 4) a triomphé avec le Racing Cannes et le Volero Cannet, au cours d’une carrière sportive qui l’a aussi fait découvrir le monde.
Le cancer comme un redoutable adversaire
Plusieurs titres de champion de France et deux podiums en Ligue des Champions ont récompensé la carrière du Bulgare. Mais la plus grande victoire d’Eva a été contre la maladie. Alors qu’elle était devenue une joueuse vedette au Japon, le cancer de l’ovaire s’est soudain révélé comme un adversaire redoutable il y a onze ans.
Opération express, traitement de choc, rémission. Mais à moins de perdre la vie, ou de sacrifier une brillante carrière qu’elle a su prolonger, Eva perdra un trésor intime. Une promesse d’avenir. Car son cœur, tout comme son corps, n’en ressort pas complètement indemne.
« J’ai demandé au chirurgien si je pouvais avoir des enfants, il m’a répondu froidement : Non, ça ne va pas ! Tu aurais pu mourir !
Des mots comme des lames de couteau. Et un rêve qui se brise comme de la porcelaine brisée.
Corps meurtri, mais cœur qui bat toujours !
« Durant toute ma carrière sportive, ma famille en Bulgarie, qui est très unie, m’a manqué. Mais je me suis dit que tout cela était pour pouvoir un jour fonder ma propre famille. Après cette annonce, j’ai pleuré toute la nuit, pendant trois jours entiers.
Détresse. Tristesse. Genoux au sol. Mais Eva a acquis cette mentalité d’acier, qui incite à toujours se relever. « Quand j’étais joueur à Cannes, l’entraîneur Yan Fang me disait toujours : tu n’as pas le choix, il faut gagner !
Le cœur battant, Eva a continué à jouer et à gagner, jusqu’à ce que ses forces déposent les armes, à presque 40 ans. Et la femme résiliente n’a pas abandonné son « rêve d’enfant » via l’adoption. Quitte à l’élever seule, en tant que célibataire, si elle ne trouve pas le partenaire idéal pour s’associer dans ce match d’une nouvelle vie. Eva Yaneva, pas du genre à reculer lorsqu’il s’agit d’aller au filet !
Related News :