Par
Adrien Filoche
Publié le
21 décembre 2024 à 17h12
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Certains sont bons et d’autres moins bons. Un rapport publié le 12 décembre 2024 par la chambre régionale des comptes de Normandie examine le CHU de Rouen, et plus particulièrement gestion des urgences hospitalières.
Dans ce document, la Cour des comptes rappelle en préambule que « le service d’urgences adultes assure la principale offre de soins non programmés dans la région ». Si ce document met en évidence efforts entrepris pour établiril observe également lacunes. On fait le point.
Le problème de l’urgence
Au sujet des urgences, la chambre régionale des comptes de Normandie constate que le CHU ne prend pas suffisamment en compte plusieurs orientations.
Le projet régional de santé, le projet médical partagé du groupement hospitalier régional, le contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens et le projet d’établissement convergent vers deux priorités : d’une part, éviter le passage aux urgences des patients en cas non -urgent et développer la réorientation des patients, et d’autre part, assurer la fluidité des soins en aval qui restent à structurer, grâce notamment au dialogue avec les partenaires hospitaliers et les professionnels de la ville. Cependant, l’examen des données disponibles démontre que, pour l’instant, ces lignes directrices ont peu d’impact sur la réalité des parcours territoriaux des patients.
Ainsi, la Cour des comptes pointe du doigt le site de Saint-Julien. « La vocation de ce site secondaire (20 % du total des passages [aux urgences]), pose question, car son profil proche d’un ‘centre de soins non programmés’ appelle à engager une réflexion sur son avenir», souligne la chambre. Elle souligne ainsi que la stratégie organisationnelle interne structurante doit « être renforcée », mais constate néanmoins une amélioration.
En réponse au signalement, le CHU de Rouen a adressé un communiqué vendredi 20 décembre. L’établissement se félicite simplement que « le CRC indique que des efforts importants ont été faits pour rationaliser les soins internes, notamment à travers la création d’une hospitalisation temporaire ». unité et une unité de gestion des lits ».
Les recommandations de l’audit de 2017 insuffisamment suivies
Tout au long de ce rapport, qui compte près de 70 pages, la Cour des comptes évoque à plusieurs reprises un audit réalisé en 2017 suite à des « tensions internes » [nées] entre certains médecins du service et leur encadrement suite à l’application de l’instruction du 10 juillet 2015.
Les recommandations de l’audit sur cette organisation n’ont donc pas été en partie suivies et ne sont plus soutenues par l’établissement.
« Il apparaît qu’une partie des recommandations de l’audit, que le CHU avait pourtant entérinées en 2017-2018, en les incluant dans un « plan d’action », n’ont pas été mises en œuvre et ne semblent plus pertinentes. “L’actualité”, tacle la Cour des comptes.
A ce sujet, le CHU de Rouen n’a fait aucun commentaire dans son communiqué.
La difficulté du recrutement
Vient ensuite la question du recrutement. Ce sujet n’est pas nouveau, et n’est évidemment pas spécifique au CHU de Rouen, mais cette difficulté concerne l’ensemble du monde de la santé. La Cour des comptes souligne ainsi « un problème de recrutement des médecins urgentistes, que le CHU compense par le maintien de gardes spécialisés aux urgences ».
Le rattachement du SAMU au sein d’un autre centre « réanimation, anesthésie, SAMU » divise les urgentistes. Cet isolement du SAMU est jugé peu attractif pour le service, même si un certain nombre de médecins urgentistes exercent malgré tout cette double pratique. Cette particularité a été considérée comme un défaut par la mission d’audit du service, réalisée en 2017.
De son côté, le CHU répond que sa politique d’attractivité « a permis de réduire les fermetures temporaires de lits d’hospitalisation qui compliquaient l’organisation des urgences. »
Le CHU de Rouen n’a jamais recruté autant qu’en 2024, ce qui lui a permis, entre mars et octobre 2024, de rouvrir 96 lits sur les 123 qui étaient encore fermés en début d’année en raison de difficultés de recrutement post-covid.
La chambre réclame un meilleur contrôle
Enfin, la Cour des comptes formule une autre demande, réclamant davantage d’indicateurs de suivi. « Ce besoin d’indicateurs de suivi concerne également le fonctionnement interne (flux par secteur des urgences, délais d’attente ou délais de transmission des résultats), qui a été remis en cause en 2017 par un audit externe, mais dont les recommandations n’ont été que partiellement mises en œuvre », reprend le chambre à titre d’exemple.
Le CHU n’a pas été en mesure de produire des données sur les patients pris en charge aux urgences, puis orientés vers d’autres établissements de santé, plus adaptés. […] Le CHU devrait élargir son suivi d’indicateurs, basé sur la collecte de données, pour lui permettre d’identifier et d’analyser les flux de patients.
Ainsi, la Cour des comptes indique que le taux de reconsultation en urgence n’est pas suivi par le CHU, et déplore que « cet indicateur soit néanmoins attendu dans le cadre de son contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens ». Enfin, la chambre appelle le CHU à « renforcer la collecte et le suivi de ces informations, afin d’éclairer les axes d’amélioration de la prise en charge proposée aux patients ».
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