Les enjeux de l’adhésion de la Mauritanie à l’Initiative du Roi du Maroc pour le désenclavement des pays du Sahel

Le président mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani, en visite au Maroc depuis mercredi 18 décembre dans le cadre d’une visite privée, a été chaleureusement accueilli, vendredi 20 décembre, par le Roi Mohammed VI au Palais Royal de Casablanca. Selon un communiqué du cabinet royal, «cCette rencontre s’inscrit dans le cadre des relations fortes de confiance et de coopération liant les deux pays et des liens de fraternité sincère unissant les deux peuples frères. A cette occasion, « Les deux chefs d’Etat se sont félicités des évolutions positives que connaît le partenariat maroco-mauritanien dans tous les domaines.»

Cette rencontre a également été l’occasion pour les deux dirigeants d’affirmer leur détermination à développer des projets stratégiques entre les deux pays voisins et surtout à coordonner leurs apports dans le cadre des initiatives royales en Afrique.

Elle a permis au président mauritanien d’afficher son soutien aux deux projets structurants initiés par le roi Mohammed VI et qui auront des impacts positifs sur les économies de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des pays du Sahel, de la Mauritanie et du Maroc. Parmi ces projets, figurent en bonne place celui du gazoduc Afrique-Atlantique et l’Initiative pour l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique.

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L’adhésion de la Mauritanie, véritable cordon entre le Maroc et les pays de la CEDEAO, au Gazoduc Afrique-Atlantique est indispensable. Cette appartenance est également fondamentale dans les relations entre le Maroc et les pays sahéliens (Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad).

Lors de cette rencontre, le Roi Mohammed VI et le Président mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani ont affirmé leur détermination à développer des projets stratégiques et à coordonner leurs contributions dans le cadre des initiatives royales, notamment le Gazoduc Afrique-Atlantique et l’Initiative Atlantique, deux projets structurants qui auront un effet positif sur impact sur les économies africaines de la région et au-delà.

L’adhésion de la Mauritanie au projet de gazoduc Afrique-Atlantique, qui traversera les eaux territoriales mauritaniennes avant de rejoindre celles du Maroc, est effective depuis octobre 2022 avec la signature d’un protocole d’accord avec le Maroc et le Nigeria. La Mauritanie sera la grande bénéficiaire de ce gazoduc. Le pays deviendra exportateur de gaz en 2025 avec le démarrage du champ de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) qu’il partage avec le Sénégal.

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Ce gisement permettra l’extraction de 2,5 millions de tonnes de gaz liquéfié par an. Outre cet important gisement de 400 milliards de mètres cubes de gaz, la Mauritanie possède également un autre site bien plus important à Bir-Allah, à environ 60 km au nord du champ de GTA et à 100 kilomètres des côtes mauritaniennes. .

Il s’agit d’un gisement de classe mondiale dont les réserves sont estimées entre 80 et 110 milliards de pieds cubes, soit entre 2 260 et 3 100 milliards de mètres cubes de gaz. En combinant les gisements de GTA et de Bir Allah, la Mauritanie se retrouve avec des réserves de gaz estimées à plus de 110 000 milliards de pieds cubes de gaz, soit les 4èmes réserves de gaz du continent derrière le Nigeria, le Mozambique et l’Algérie. Il suffit de dire que le gazoduc Afrique-Atlantique est le bienvenu pour la Mauritanie. Une fois ces deux gisements exploités, Nouakchott disposera d’un moyen compétitif pour exporter son gaz vers le marché européen.

Sur ce projet, lors de la 93ème session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO tenue les 12 et 13 décembre 2024 à Abudja (Nigéria), le président de la Commission, Omar Alieu Touray, a souligné que des progrès ont été réalisés. obtenu grâce à la fusion du projet d’extension du gazoduc en Afrique de l’Ouest avec le projet de gazoduc Nigeria-Maroc suite à l’adoption d’un accord intergouvernemental pour le gazoduc Afrique-Atlantique. Cette infrastructure longue de 6 800 km, dont 5 100 km en mer, permettra le transport de 30 milliards de pieds cubes de gaz naturel par an.

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Outre le gazoduc, la Mauritanie a également manifesté son soutien à l’Initiative royale visant à favoriser l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique. Annoncée par le Roi Mohammed VI en novembre 2023 à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche verte, cette initiative vise à renforcer l’intégration économique et le développement durable de ces pays sahéliens enclavés : Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad en facilitant l’accès à l’Atlantique. A terme, cette initiative débouchera sur la création d’un corridor économique stratégique qui permettra de sortir de l’isolement géographique de ces pays. L’accès à l’océan leur permettra également de diversifier les ports d’approvisionnement qui seront également le point de départ de leurs produits vers le marché international en profitant des infrastructures routières et aéroportuaires marocaines.

La Mauritanie étant le lien entre le Maroc et les pays sahéliens, son adhésion à cette initiative accélérera sa mise en œuvre au bénéfice des pays de la région. Le Maroc s’y prépare déjà avec la construction de la route express dans ses provinces sahariennes et le port de Dakhla Atlantique actuellement en construction. Le Royaume affiche également sa « détermination à développer des projets stratégiques pour la connexion entre les deux pays voisins », selon le communiqué. Cela pourrait se traduire par un soutien du Royaume pour la mise en place des infrastructures nécessaires à cette initiative sur le territoire mauritanien.

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En définitive, cette rencontre entre le roi Mohammed VI et le président Mohamed Cheikh El Ghazouani a contribué à dissiper les doutes sur l’adhésion de la Mauritanie à l’Initiative atlantique. Désormais, ceux qui pensaient que ces projets n’étaient qu’un rêve voué à l’échec doivent reconsidérer leur décision. Le communiqué royal publié à l’issue de la rencontre entre les deux chefs d’Etat est sans équivoque. Au lieu d’affaiblir la position régionale de la Mauritanie, cette initiative, déjà marquée par les camionneurs marocains qui approvisionnent les pays sahéliens en légumes, fruits et autres produits depuis des décennies, renforcera au contraire la position mauritanienne, qui s’avère être un centre névralgique dans ce domaine. corridor multimodal : maritime, routier et ferroviaire.