Les cadres de la fonction publique réclament la même augmentation de salaire que les fonctionnaires de l’Etat, qui ont obtenu une augmentation de 17,4% sur cinq ans. Il n’est pas question pour les patrons de se contenter de moins.
« Il est impensable qu’on accepte une proposition inférieure à celle qui a été proposée aux syndiqués », argumente la présidente-directrice générale de l’Alliance des cadres de l’État, Martine Doré.
Les cadres du secteur public obtiennent traditionnellement les mêmes paramètres salariaux que les fonctionnaires syndiqués.
Mais cette fois, les discussions avec l’employeur ont mal commencé. Brandissant notamment le déficit historique de 11 milliards de dollars, Québec vient d’offrir seulement une augmentation de 12,7 % sur cinq ans à ses gestionnaires.
“Il n’est pas question pour nous d’accepter cette proposition, les dirigeants que nous représentons méritent bien mieux que cela et nos adhérents, ce n’est pas une proposition qu’ils considèrent comme acceptable et qui ne constitue pas une plus juste reconnaissance de leur contribution”, insiste-t-il. Mme Doré, qui représente 3 500 gestionnaires de ministères et de certains organismes publics.
Les patrons ne doivent pas payer le prix du déficit
S’ils sont « sensibles » à la situation des finances publiques, les patrons du secteur public estiment qu’ils n’ont pas à payer le prix du contexte budgétaire, qui a évolué depuis la conclusion des accords avec les agents de l’Etat.
Généralement, le gouvernement applique les mêmes conditions à ses gestionnaires après avoir signé avec ses travailleurs syndiqués. La proposition faite par Québec est donc toute une surprise parmi les dirigeants.
« Il faut comprendre que les gestionnaires du service public sont des acteurs clés dans la réalisation de la mission de l’État. Ce que nous attendons, c’est certainement que les dirigeants […] obtenir une juste reconnaissance de cette contribution, tout comme l’employeur a eu cette reconnaissance envers son personnel syndiqué», ajoute le porte-parole du groupe des gestionnaires.
Martine Doré se console en affirmant que l’augmentation salariale de 12,7 % équivaut à la première offre faite par le gouvernement Legault aux travailleurs de la fonction publique au tout début des négociations sur le renouvellement des conventions collectives.
Mais contrairement aux salariés syndiqués, il n’y a pas de « négociations » à proprement parler entre Québec et ses dirigeants. L’État a l’obligation de consulter ses dirigeants avant de modifier leurs conditions de travail. Il s’agit donc plutôt de « discussions », qui ne débuteront formellement que début 2025.
“C’est un point de départ, mais à ce stade, cela reste une proposition évidemment décevante car elle est en dessous des paramètres salariaux obtenus par les syndiqués à la fin des négociations.”
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