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A la galerie Castang, deux femmes colorées

Jusqu’au 15 janvier, la galerie Castang de Perpignan expose les peintures de Chris Aerfeldt et les céramiques de Muriel Persil.

Après l’art raffiné de Pierre Riba et Piero Cipolat en novembre dernier, le galeriste Roger Castang a choisi de présenter le travail de deux artistes féminines qui ont notamment en commun la passion de la couleur.
Chris Aerfeldt, d’origine australienne, vit et travaille à Montpellier depuis 2009. Elle a remporté il y a quelques semaines le Prix Coup de Cœur du Public au concours Artistes de Occitanie, à égalité avec la Sétoise Johanne Cinier, artiste également accompagnée de Roger Castang.
Comme Johanne Cinier, la démarche de Chris Aerfeldt est féministe… “mais pas seulement” nuance celui-ci : « Plusieurs thèmes se mélangent. En fait, c’est très personnel. J’ai grandi dans une famille très stricte. Quand j’étais enfant, je me sentais invisible, impuissante. Dès l’âge de 12 ans, la peinture m’a permis de m’exprimer”. A Perpignan, elle présente des tableaux de deux séries différentes. Dans le premier, elle reprend des œuvres célèbres, en l’occurrence, Le viol de l’Europe et La naissance de Vénus de François Boucher, pour revisiter, avec humour et pertinence, la place de la femme tant dans la mythologie que dans la peinture classique. Et un patriarcat peut en cacher un autre ! « Je réinvente l’Histoire là où, presque toujours, les tableaux de femmes sont peints par des hommes », explique Chris Aerfeldt qui, utilisant des poupées comme modèles, nous propose une Vénus de Las Vegas décomplexé et Europe Qui ne peut pas être impressionné !
Dans la deuxième série, un clin d’œil au portrait classique… pour se libérer des stéréotypes. Autre ambiance, plus inquiétante. Dans ces images de la femme parfaite, quelque chose ne colle pas. Une beauté glaciale mais un regard méfiant, – osons dire que c’est une tuerie –, une sobriété élégante mais des couleurs choquantes, des mères… de chats et de lapins, parfois sanglants. Moitié Alice au pays des merveilles, moitié hitchcockienne. Les femmes de Chris Aerfeldt ne sont décidément pas celles que les standards imposent. L’artiste donne à ces guerrières la visibilité qui lui manquait tant.

L’art de la métamorphose

La céramiste Muriel Persil, qui vit à Perpignan, a une fascination pour le vivant, mélange de force et de fragilité, et pour l’impermanence des choses. Son monde est celui de la métamorphose, du passage de la vie à la mort… ou l’inverse. Il se matérialise sous des formes organiques multicolores, qui semblent évoluer visuellement : des vases « corail », créatures hybrides, fusionnant parfois l’animal et le végétal. Ici, de nouvelles fleurs imaginaires, aux lignes verticales. La nature est omniprésente dans son travail, y compris lorsqu’elle revisite également les mythes. Cette fois, pas d’Ophélie, pas de Daphné, mais Lilith et le Serpent, couronné de feuillage, Le panier des tentations ou Le crâne de salamandre.
Sont également exposées ses premières céramiques, blanches : visage en porcelaine douce – observez la délicatesse du grain – bustes de méduses en faïence. « Au début, je n’osais pas essayer la couleur, j’avais peur de tout rater »elle se souvient. Muriel Persil a rapidement changé d’avis : « Aujourd’hui, pour moi, la couleur c’est la vie, l’énergie, l’exubérance. La blancheur raconte autre chose, plus mortuaire peut-être, une intériorité. Qualifier votre talent, la beauté de votre travail ? Il faudrait inventer un nouveau superlatif.

A voir au 3 place Cambetta, à Perpignan. Infos : 06 27 77 12 79 – 06 75 53 54 44.
 
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