Mayverick Compper (23 ans), coiffeur la semaine et défenseur central intransigeant le week-end formé aux Girondins de Bordeaux, est arrivé à l’intersaison au FC Marmande. Il défiera les Sarthois (dimanche à 17h30) dans un 32e finale historique en tant que capitaine du Petit Poucet (Régional 2) de la compétition. Invaincu toutes compétitions confondues, il entend diriger une « bande de copains » qui « peuvent faire quelque chose » face aux Manceaux qui évoluent en National.
Cette qualification pour le 32e La finale de la Coupe de France, inédite pour Marmande, a été obtenue après la disqualification de Vierzon. Comment l’avez-vous vécu ?
C’était surprenant qu’une équipe d’un tel niveau [Vierzon évolue en N3, NDLR] je pourrais faire une telle erreur [fraude au certificat médical, NDLR]. Mais comme nous l’a dit le sélectionneur, le sort ne sourit pas non plus à ceux qui ne le méritent pas. Moi, je suis un peu frustré parce que j’aurais préféré gagner dans le jeu [2-2, 3 tab 5, NDLR]mais on ne dit pas non, ça fait du bien.
La Coupe de France est le théâtre d’exploits. Petit Poucet Marmandais pourra-t-il renverser les Manceaux qui évoluent quatre divisions au-dessus ?
Evidemment, quand on est joueur et qu’on aime les grands matches, on y pense vraiment, on l’a dans un coin de la tête. On se dit qu’on a un beau défi à jouer avant la trêve, avant la nouvelle année. Mais le coach et le président nous ont quand même prévenus, il faut être prudent en championnat, ne pas perdre la tête.
Justement, que ce soit en Coupe ou en championnat R2, vous êtes invaincu. Arrivez-vous en toute confiance ?
Ce serait une fierté de terminer l’année invaincu. Nous venons de gagner contre le leader [Saint-Émilion, 1-0, NLDR]. Le championnat, la montée, reste un objectif mis en avant par le club. Mais c’était compliqué en début de saison, je pense qu’on n’était pas assez concentrés. Le coach a fait les changements nécessaires au niveau tactique et on est passé d’un 3-4-3 à un 4-3-3. L’entraîneur veut que nous jouions au football et pas seulement que nous soyons là et que nous essayions de gagner durement des matches.
« J’ai de la famille à 8 000 kilomètres. C’est une fierté de me dire que ma grand-mère, mon père, ma mère pourront me regarder à la télé”
Comment expliquer le succès du FCM cette saison après des années compliquées ?
Nous nous aimons tous, vraiment ! Cela se voit dans l’ambiance, nous sommes tous frères. J’ai traversé beaucoup de vestiaires et c’est la première année que je suis dans un groupe avec un « G » majuscule. Tout le monde est là pour tout le monde, nous sommes tous prêts à faire la guerre ensemble, il n’y a aucun état d’âme, personne ne se laisse tomber.
Est-ce le match le plus important pour le club, de votre carrière ?
C’est un match important car il se déroule au niveau national. Mais nous avons onze hommes devant nous. On n’y va pas avec peur, bien au contraire. Dimanche, on y va pour gagner, pour ne pas dire que c’est la fête. Eh bien, c’est la Coupe de France. Pour le club, la City c’est bien, on en est content. Mais nous y allons avec nos dents parce que nous savons que nous pouvons faire quelque chose.
On annonce une affluence de 4 000 spectateurs, ça ne met pas trop de pression ?
Chaque joueur le gère un peu à sa manière. La pression peut être positive ou à effacer dans le vestiaire. Et c’est le rôle de chacun, y compris du capitaine. Je suis avec tout le monde, je soutiens tout le monde. C’est aussi à moi d’essayer de dégager cette sérénité pour que les gens aient juste envie de bien faire.
En plus le match sera télévisé, est-ce assez fou dans la vie d’un footballeur amateur ?
En vérité, d’après les retours que j’ai eu de mes coéquipiers, nous voulons y aller. Nous n’avons pas peur. Au contraire. J’ai de la famille à 8 000 kilomètres. [il est originaire de Guadeloupe, NDLR]. Cela me rend fier de me dire que ma grand-mère, mon père, ma mère pourront me regarder à la télé.
Comment passe-t-on de Corte (National 3) à Marmande (Régional 2) à l’intersaison ?
A la base, je n’avais pas forcément envie de continuer à jouer au football, je voulais me concentrer sur mon avenir et mon métier de coiffeur. Mais je voulais quand même continuer à jouer au football parce que quand je joue, je suis heureux. Alors, je me suis dit qu’un club Régional avec des ambitions comme Marmande me permettrait d’allier plaisir et compétition. Et puis, on s’est tout de suite sympathisés avec le président et le coach.
Vous avez renoncé à une carrière professionnelle ?
Franchement oui, ce n’est plus un objectif. Ce qui me fait du bien au club, c’est que je suis moi-même, je joue simplement le football que j’aime. Parfois, avec les coachs, ça casse, mais ici, ça marche. Il a des qualités humaines qui me conviennent.
Et comment devient-on capitaine quand on vient d’arriver ?
Le choix du capitaine a été un vote de toute l’équipe. Je ne suis pas venu ici en pensant que j’arrivais à un niveau assez élevé. Je suis arrivé en pensant que j’allais jouer avec des amis. Je parle, j’écoute et je ris avec tout le monde. Vous montrez au coach que vous avez quelque chose de positif à apporter à l’équipe.
Que retenez-vous de votre formation aux Girondins de Bordeaux ?
J’ai d’ailleurs eu la chance de remporter une sélection avec les Girondins à 14 ans grâce à l’Académie Corsaire Foot de Luc Sonor. Ça s’est vraiment bien passé. Ils m’ont proposé de revenir pour la reprise des Nationaux U17 et j’y ai signé pour quatre ans.
Vous quittez les Girondins en 2022, après une saison compliquée avec les U19…
Je n’ai pas beaucoup joué avec la réserve. J’ai eu ma part de responsabilité, de torts aussi. Mon contrat s’est terminé là, il n’y a eu aucune discussion, ni au revoir, ni merci. J’ai pris mes affaires et je suis rentré chez moi, c’est tout. C’est vrai que ça m’a fait mal, je ne mens pas. D’un côté, je suis reconnaissant car ils m’ont donné la chance d’avoir une forme de qualité, il faut le dire, mais de l’autre, la dernière année a été très compliquée sur le plan humain.
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