Il n’y a aucun habitant de la région de Lorient qui ne reste insensible à l’annonce de l’échec du projet de reprise de la Fonderie de Bretagne et donc de sa fin imminente. Parce qu’on a tous un voisin, un ami, un voisin qui y a travaillé, qui y travaille ou qui y aurait travaillé. Car c’est une usine emblématique du territoire, héritière des forges d’Hennebont, bastion de la lutte sociale, de la victoire et, donc, de la défaite.
Tous fondateurs car cette usine est aussi un peu la nôtre. Les collectivités, et donc nos impôts, ont largement contribué aux budgets de l’époque Renault : près de 9 millions d’euros. Aide au financement de nouvelles machines, de nouvelles formations. L’État aussi est très souvent venu au secours de Renault, sans compensation puisque le constructeur, qui était prêt à engager 35 millions d’euros dans le projet de rachat, n’était pourtant pas prêt à privilégier le made in Caudan, en envoyant ses pièces fabriquer à l’étranger. Une histoire de gros sous qui échappe complètement aux citoyens terre-à-terre que nous sommes.
Tous fondateurs car ce ne sont pas seulement 300 salariés qui sont concernés mais des centaines de sous-traitants comme Polyform à Inzinzac-Lochrist, qui confiait il y a quelques jours à Télégramme la perte de 10% de chiffre d’affaires en cas de fermeture de la Fonderie de Bretagne.
Qui sera le prochain ?
Tous fondateurs, car la fin de l’usine Caudan, c’est la fin d’une certaine idée de l’industrie, du milieu de travail. Après la fermeture de Michelin à Vannes, de Saupiquet à Quimper, et le tour de FDB, qui sera le prochain ? « En Bretagne, nous n’allons pas vivre uniquement du tourisme et des services », prévient Stéphane Flégeau, secrétaire adjoint de la CGT Métallurgie. Tous fondateurs aussi parce que chacun imagine l’étonnement et la colère de ces salariés à l’annonce de cette nouvelle quatre jours avant Noël, avec le chômage qui se profile et le souvenir d’une usine qui accueillait pères, frères, voisins, parfois tous en même -. Car nous ne pouvons rester indifférents aux larmes de ceux qui perdent leur deuxième famille.
Related News :