Les huit personnes ont été condamnées pour « la gravité exceptionnelle des faits » qui leur étaient reprochés
Les deux amis de l’assassin du professeur ont notamment été reconnus coupables de complicité d’assassinat : Azim Epsirkanov, 23 ans, et Naïm Boudaoud, 22 ans, amis de l’agresseur Abdoullakh Anzorov, ont été condamnés à 16 ans de réclusion criminelle, chacun avec une sûreté aux deux tiers. période. Le premier était accusé d’avoir aidé Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, à se procurer des armes, tandis que le second était accusé de l’avoir conduit aux abords du collège le 16 octobre 2020. Tous deux ont affirmé à l’audience qu’ils ignoraient totalement les intentions meurtrières de leur ami et n’ont jamais cessé de clamer leur innocence.
La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud, Azim Epsirkhanov et Abdoullakh Anzorov se sont rendus à Rouen pour acheter un couteau (pas celui utilisé pour décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur les lieux du crime. A l’audience, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov ont répété qu’Abdoullakh Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était “un cadeau” pour son grand-père. Le jour de l’attaque, Naïm Boudaoud, le seul à savoir conduire, a accompagné le tueur dans un magasin d’armes d’airsoft puis l’a déposé près du collège où enseignait Samuel Paty.
« Jihadosphère »
Brahim Chnina, le père de l’écolière qui avait relayé des mensonges sur Samuel Paty, a été condamné à 13 ans de prison et Abdelhakim Sefroui, également auteur de la campagne de haine contre le professeur, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle, tous deux pour délit terroriste. (AMT).
Les quatre autres accusés ont été présentés comme membres de la « jihadosphère » qui gravitait autour d’Abdoullakh Anzorov sur les réseaux sociaux, et ont tous également été condamnés. Ismaïl Gamaev, 22 ans, qui a échangé des messages sur le jihad sur les réseaux sociaux avec le terroriste, a été condamné pour l’AMT à 5 ans de prison dont 30 mois avec sursis, mis à l’épreuve pendant trois ans. Yusuf Cinar, 22 ans, reconnu coupable de promotion du terrorisme en ligne, a été condamné à un an d’emprisonnement assorti de trois ans de contrôle socio-judiciaire. Priscilla Manger, 36 ans, la seule femme accusée, reconnue coupable de provocation, a été condamnée à trois ans de prison avec sursis probatoire de trois ans. Enfin, Louqmane Ingar, 22 ans, a été reconnu coupable de participation à une AMT et condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis, ainsi qu’à trois ans de sursis probatoire.
Des réquisitions « trop clémentes »
Le verdict a été accueilli par des cris et des larmes de la part de la famille de Naïm Boudaoud, 22 ans. “Je comprends que vous ayez fait de la politique”, s’est exclamé Abdelhakim Sefrioui depuis son stand avant d’être brusquement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs publics, éclatait en sanglots et en cris de désespoir. Vincent Brengarth, l’un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a immédiatement annoncé que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, un autre avocat du prédicateur, a déclaré que son client était désormais « un prisonnier politique ». “Je me désolidarise de ces propos”, a toutefois nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur.
Les deux jeunes “étaient conscients du radicalisme d’Anzorov” et “qu’il avait la volonté de porter atteinte à l’intégrité physique d’un tiers”, a indiqué le tribunal. Toutefois, a souligné le président Zientara, “il n’est pas démontré que (les deux jeunes) aient été informés de l’intention d’Anzorov de tuer Samuel Paty”.
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