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Le Cercle tire la sonnette d’alarme sur la situation du club de football de Saint-Brieuc

Plus de 200 jeunes inscrits pour la saison en cours, les effectifs de l’école de football ont doublé en trois ans, un volume de formation en hausse, l’ambition de monter en D1… La section football de l’association Le Cercle, à Saint-Brieuc, a le vent en poupe. « Depuis deux ans, tout va bien », reconnaît Stéphane L’Her, directeur de l’association multisectorielle. “Mais nous sommes victimes de notre succès.”

Si le nombre de participants augmente, il n’en est pas de même pour la direction. Pour sa section football, Le Cercle s’appuie sur un salarié, un apprenti et une vingtaine de bénévoles. “Dès que quelqu’un manque, c’est vraiment tendu.” Résultat, la structure a dû refuser une trentaine d’inscriptions en début de saison.

Un éducateur agressé

Ce mercredi 18 décembre, un père de famille a agressé physiquement un éducateur du Cercle, l’accusant d’avoir « crié après son fils ». Une plainte a été déposée. Un événement de ce genre ne s’est pas produit depuis des années et, pour Stéphane L’Her comme pour Hervé Lesur, le président de l’association, c’est le symptôme d’une situation qui menace de dégénérer.

L’enjeu est d’autant plus grand que Le Cercle joue un rôle majeur au cœur d’un quartier politique de la ville. « Qui est dans le quartier du lundi au dimanche ? », demande Stéphane L’Her, ce 20 décembre. « On voit des jeunes trois fois par semaine, précise Hervé Lesur.

20 000 € de soutien disparus

Alors, pour ne plus avoir à refuser les inscriptions, Le Cercle cherche des solutions. Un appel à bénévoles est lancé même si l’équipe est bien consciente des difficultés de certains parents. « Nous sommes dans un quartier pauvre, avec des gens qui ont parfois des horaires de travail atypiques, rappelle Hervé Lesur. “Des familles monoparentales, des gens qui parfois n’ont pas de permis ou pas d’argent pour faire le plein.” Une des solutions mises en place par l’association consiste à former des jeunes du quartier. “Mais il faut du - avant qu’ils soient opérationnels.”

Aujourd’hui, nous avons besoin d’un soutien financier pour pouvoir avoir un deuxième salarié pour le football.

C’est pourquoi Le Cercle comptait beaucoup sur l’appel à projets « 1 000 emplois socio-sportifs » lancé par l’État en mars 2024. Le prix était de 20 000 € par an pendant trois ans. De quoi financer 60 % d’un nouveau poste pour la section football. « Nous avons appris début juin que nous étions sélectionnés, se souvient Stéphane L’Her. « Jusqu’à ce qu’une circulaire, publiée début juillet, réduise de 50 % le budget de l’appel à projets ». La candidature du Cercle a finalement été rejetée.

Au Cercle, nous défendons le travail réalisé, notamment, par le club de football dans un quartier défavorisé. Regrettant que la subvention versée par l’Agence nationale du sport se limite à 3 000 € pour un budget de 120 000 € pour la seule section football. (Archives Le Télégramme)

« Être aidé à la mesure du défi »

Près de six mois plus tard, alors que la situation se complique, l’association lance un recours auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports et auprès du préfet des Côtes-d’Armor. « Il nous faut un soutien financier pour pouvoir avoir un deuxième salarié pour le foot », insiste Hervé Lesur. « Aujourd’hui, nous avons l’égalité de traitement dans le soutien aux clubs de football, constate Stéphane L’Her. « Nous devrions plutôt être dans l’équité. Un club comme le nôtre, dans un quartier comme le nôtre, doit être aidé à la hauteur du défi. Et Le Cercle souligne qu’en tant qu’association d’utilité sociale, elle peut également recevoir des dons et du mécénat.

En l’absence d’aides, le club pourrait être contraint de refuser les inscriptions l’année prochaine ou d’augmenter le prix des cotisations. « Mais si nous faisons cela, nous perdrons beaucoup d’enfants du quartier. Et je ne pense pas que ce sera bien.

 
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