Créée il y a 40 ans avec seulement cinq agents, la police municipale d’Angers en compte aujourd’hui 68, intégrés au Service de Sécurité et de Prévention où travaillent 104 personnes. Au fil des années, leurs missions ont évolué.
La police municipale compte 68 agents à Angers – © Angers.Villactu.fr
Depuis 1984, les policiers municipaux sillonnent les rues d’Angers et interviennent aux quatre coins de la ville. En 40 ans, leur nombre, leurs missions et leurs équipements ont considérablement évolué.
La première équipe du service de sécurité de la ville d’Angers était composée de cinq agents. Aujourd’hui, ils sont 104 à travailler au sein du Service de Sécurité et de Prévention, dont 68 agents municipaux. Un chiffre qui a augmenté de 30% ces dix dernières années. ” Il est encore nécessaire de renforcer la main-d’œuvre », estime Jeanne Behre-Robinson, adjointe à la sécurité et à la prévention.
Au fil des années, l’organisation s’est élargie, avec la mise en place d’une équipe « contact et proximité », d’une équipe « surveillance générale », d’équipes canines et équestres, et d’une équipe de nuit créée en 2015. Cette dernière permet à la police municipale d’être active. 24h/24 et 7j/7. Pendant la période des vacances, la police municipale est également mobilisée le dimanche.
La police renforce sa présence pendant les fêtes de fin d’année – © Angers.Villactu.fr
Les policiers bientôt armés ?
En quarante ans, les policiers municipaux ont bénéficié de nouveaux équipements. Outre la matraque télescopique et le spray lacrymogène, les policiers municipaux disposent depuis 2016 d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lance-balles défensif (LBD) depuis 2021.
Fin novembre, le maire d’Angers, Christophe Béchu, indiquait qu’armer la police municipale n’était plus une « question taboue ».
« Il n’y a pas de tabou sur la question de l’armement de la police municipale. Quand je vois le degré de violence dans la société, il faut se poser la question. Ce sera un sujet pour l’année prochaine qui nécessitera le dialogue social », a-t-il annoncé.
Des incivilités croissantes
En 2024, les policiers municipaux ont réalisé près de 10 000 interventions, soit une augmentation de 9 % sur un an. Les agents interviennent principalement pour des gênes de stationnement, des troubles à l’ordre public, des nuisances et incivilités, mais réalisent également d’importants travaux de proximité.
Selon Jeanne Behre-Robinson, les comportements ont évolué depuis la crise sanitaire. ” Le rapport à l’espace public a changé. Le Covid a renforcé l’individualisme « . Un constat partagé par Mathieu Berthelot, directeur du service Sécurité et Prévention de la ville d’Angers : « On constate une multiplication des incivilités, que ce soit en centre-ville ou dans les quartiers, notamment avec des rodéos qui ont pris une autre ampleur. »
Jeanne Behre-Robinson est adjointe au maire chargée de la Sécurité et de la Prévention – © Angers.Villactu.fr
La proximité au cœur des missions
La police municipale n’a pas les mêmes missions que la police nationale. Si les deux travaillent ensemble au quotidien, les policiers municipaux n’ont pas le droit de procéder à des contrôles d’identité, de fouiller des véhicules, de maintenir l’ordre ou d’enquêter. ” Même si les missions ne doivent pas être les mêmes, nous appelons à un certain nombre de changements. Les policiers sont dans l’espace public et donc potentiellement en contact avec des personnes pouvant être dangereuses. À ce titre, ils doivent disposer des bons outils. Il faut rappeler que les policiers municipaux ont été les premiers à intervenir rue Parcheminerie lorsqu’un homme a été tué par balle ou sur l’esplanade Cœur de Maine lors du drame de 2022. », confie Jeanne Behre-Robinson.
La proximité reste au cœur de leurs missions, d’autant plus depuis la création en 2021 de la brigade contact et proximité. Les échanges avec les habitants et les acteurs de la ville, la brigade équestre et les interventions dans les écoles sont autant de moyens de nouer des relations et d’informer.
« L’intervention de la police municipale n’est pas seulement de la répression. L’anticipation et la prévention sont facilitées par cette proximité que l’on peut avoir », ajoute Mathieu Berthelot.
Les policiers municipaux se déplacent à vélo pour faciliter les échanges – © Angers.Villactu.fr
Le bas du centre-ville sous haute surveillance
En septembre dernier, un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) a été implanté dans le bas du centre-ville d’Angers, englobant la rue de la Roë, la rue Thiers, la rue Boisnet, la rue Parcheminerie, mais aussi les places Molière, Imbach et Hérault.
Ce dispositif regroupe le procureur de la République, la préfecture, la police nationale, les douanes, mais aussi la Ville avec sa police municipale. D’une durée de six mois, renouvelable une fois, le GLTD vise à renforcer les contrôles dans cette partie de la ville sujette au trafic de drogue, aux incivilités et aux violences.
Du côté de la police municipale, la présence a été nettement accrue. « Il y a au moins trois agents qui sillonnent l’hypercentre à tout moment. Notre volonté est d’occuper le plus possible le terrain. La situation s’est améliorée place Molière après de longs travaux », indique Mathieu Berthelot.
Par Sylvain Réault.
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