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“La douleur était trop forte”, les confidences de Sacha Valleau (RC Vannes) sur la fin de sa carrière

Pourquoi annoncez-vous aujourd’hui la fin de votre carrière de joueur ?

J’ai essayé de revenir pendant 10 mois, mais je viens d’être déclaré inapte définitivement par la médecine du travail. Nous avons fait tout notre possible pour retarder la décision, mais la douleur était trop grande. Je ne parviens toujours pas à courir, voyager en transports en commun est compliqué. J’arrête après dix ans de carrière.

Quand et comment cette blessure est-elle survenue ?

Je me suis blessé au dos en fin de saison dernière, juste avant les phases finales, lors d’un stage de cohésion avec les militaires. Mauvaise réception sur un parcours du combattant. Mais il y avait déjà une fragilité dans le dos. J’ai toujours été physiquement fragile, obligé d’avoir une hygiène de vie irréprochable. Aujourd’hui, je dois arrêter de faire du sport pour tenter de retrouver une vie normale. Il n’existe pas de traitement miracle.

Quelle est votre situation contractuelle, alors que vous étiez sous contrat au RC Vannes jusqu’en juin prochain ?

J’ai été licencié pour incapacité. C’est la procédure classique et c’était mon souhait, plutôt que de m’absenter du travail pendant trois ou quatre ans. J’ai besoin d’avancer, de saisir les opportunités, de lancer ma nouvelle carrière. Je n’ai que 28 ans et de grandes choses m’attendent. J’espère signer avec un média, je serai heureux d’apporter mon expertise de consultant, tout en accomplissant ma mission avec le groupe vannais engagé en SuperSevens (championnat de de à 7 dont les phases finales se joueront en février). Je serai heureux de terminer là-dessus. Je quitte Vannes, mais une partie de moi sera toujours là.

Comment vivez-vous cette décision difficile ?

C’est quand même un peu la mort, quand on ne peut pas décider quand s’arrêter ou jouer un dernier match avec ses amis. Mais je relativise, je suis fier de mon parcours. Je regrette juste de ne pas avoir pu découvrir le Top 14 avec Vannes. J’aimerais continuer à travailler dans le rugby, en mettant à profit ma connaissance du secteur.

Le rugby à sept restera-t-il le marqueur principal de votre carrière de joueur ?

Oui, évidemment, car j’y ai passé plus de sept années sur dix. Mais j’ai vécu ici, à Vannes, des choses que je n’avais jamais vécues : la communion avec le public, la durée d’une saison de championnat et un club familial, avec des valeurs. Je ne regrette pas d’être allé au rugby entre 7 et 18 ans. Antoine Dupont était le premier sceptique à l’époque, car j’étais au Stade Toulousain et en équipe de France juniors du XV. Mais lorsqu’il a été sacré champion olympique cet été, il m’a envoyé un petit message pour me dire que j’avais raison ! Le 7 a été une joie indescriptible dans ma carrière. Je regarde toujours tous les matchs et suis toutes les compétitions.

Que retiendrez-vous de vos trois saisons à Vannes ?

J’ai vécu une aventure extraordinaire, avec des hauts et des bas. Je ne connaissais personne à mon arrivée. Je n’avais jamais joué professionnellement au XV. Je n’étais pas très bon au début, parce que c’était vraiment un autre sport. Ce qui m’a donné la force de ne pas abandonner, c’est de découvrir une nouvelle famille et des joueurs exceptionnels. Il m’a fallu un an pour tout assimiler et me sentir à l’aise sur le terrain. Tout n’a pas été facile, mais l’histoire s’est terminée en apothéose avec la montée en Top 14. Et quand je vois à quel point l’équipe vend cher sa peau cette saison, je suis fier et heureux d’avoir apporté ma petite pierre dans l’édifice.

 
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