L’étude, réalisée par la Coalition, met en lumière les spécificités de chaque génération de féministes, depuis les pionnières qui ont structuré le mouvement jusqu’à la génération connectée qui utilise le web et les réseaux sociaux comme principal espace de mobilisation. L’analyse met en lumière leurs points de convergence, notamment la lutte contre le patriarcat, mais aussi leurs divergences sur la conception du féminisme, l’intégration des jeunes et l’usage des nouvelles technologies, apprend-on auprès d’Amina Lotfi, représentante de l’ADFM, qui estime que c’est la collaboration et le dialogue intergénérationnels qui permettront la construction d’un mouvement féministe uni et inclusif doté des capacités et des outils nécessaires pour combiner les énergies et l’expertise des différentes générations.
L’étude, selon Yousra El Barrad, représentante de la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF), capitalise sur quatre années de travail acharné dans une perspective participative visant à créer des espaces intergénérationnels inclusifs. Si le cadre de référence commun se concentre sur l’effectivité des droits des femmes et la justice de genre, les moyens d’action évoluent, quant à eux, d’une génération à l’autre. « Ce qui ressort fortement, c’est que la fraternité et la fraternité entre ces générations sont essentielles pour amplifier les voix féministes et activer un réel changement », précise la responsable.
L’étude souligne ainsi l’importance de la diversité générationnelle comme levier essentiel du mouvement. Elle plaide également pour une meilleure documentation des luttes passées, considérées comme un héritage à transmettre aux jeunes générations. Notre objectif : construire un dialogue continu et une collaboration fructueuse entre toutes les générations afin d’insuffler une dynamique intergénérationnelle porteuse de transformation sociale.
Une action unie et audacieuse
Les échanges et ateliers organisés lors du séminaire ont permis d’identifier des recommandations clés pour renforcer l’avenir du mouvement féministe marocain. Les participantes ont souligné l’impératif de documenter et d’archiver les luttes et les savoirs des pionnières pour les transmettre aux générations futures, garantissant ainsi la continuité du combat féministe. Le mouvement doit également s’efforcer d’assurer une représentation inclusive de toutes les générations et d’encourager la participation des jeunes femmes aux espaces décisionnels.
De plus, l’étude précise que les luttes féministes doivent intégrer différentes formes d’oppression et de discrimination en adoptant une approche qui prend en compte les multiples réalités des femmes. L’exploitation des technologies et des réseaux sociaux constitue un autre enjeu central pour élargir l’impact des actions féministes et sensibiliser un public plus large. La Coalition insiste in fine sur le renforcement des liens intergénérationnels, en valorisant les expériences et les expertises de chaque génération pour une action féministe plus solidaire et efficace.
La Coalition explique que les défis auxquels est confronté le mouvement féministe sont multiples et complexes, citant la résistance sociale et culturelle. Malgré des progrès significatifs au cours des dernières décennies, les normes patriarcales restent profondément ancrées dans la société marocaine, alimentant la violence systémique et entravant l’égalité. Les récents débats autour de la réforme du code de la famille, où les discours conservateurs ont révélé l’ampleur des résistances, en sont la preuve. Le manque de représentation des femmes dans les institutions clés est l’un des points qui, selon la Coalition, complique l’adoption de réformes structurelles et durables.
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