Athlète, photographe, guide de montagne et influenceur, Mathis Dumas est inclassable. Sur son site Internet, il est décrit comme « un OVNI. Un objet tourbillonnant non identifié qui gravite dans l’univers montagneux, sans qu’on puisse définir précisément l’orbite sur laquelle il évolue. Le Français de 31 ans a évoqué sa passion pour la montagne et son envie de la partager avant sa conférence du 28 janvier 2025 à la salle Métropole de Lausanne.
Aimez-vous être décrit comme un OVNI ?
C’est un journaliste qui a trouvé cette définition. Ce qui me plaisait, c’était ce côté où on ne pouvait pas me mettre dans une case. Je n’étais pas seulement un athlète ou un photographe, mais la combinaison de toutes ces disciplines.
D’où vient cette passion pour la montagne ?
Je ne sais pas exactement, mais c’était quand j’étais adolescent, je pensais étudier et trouver un travail. Je voulais me rapprocher des montagnes. J’adorais faire du ski quand j’étais jeune. J’ai vraiment découvert le monde de la montagne et les différents métiers possibles grâce à mes études. Cela me fascinait, même si au début je n’avais aucune idée de ce qu’était le métier de guide de montagne.
Que ressentez-vous lorsque vous menez les gens vers le sommet ?
Un immense sentiment de satisfaction ! Pouvoir réaliser leurs rêves est extraordinaire. Nous les emmenons découvrir des choses incroyables, nous les aidons à atteindre leurs objectifs et à surmonter leurs peurs. Nous avons aussi un rôle un peu éducatif : transmettre les bons messages par rapport à l’environnement dans lequel nous nous trouvons. Je trouve cela très satisfaisant.
Vous avez accompagné Inoxtag au sommet de l’Everest. Qu’est-ce qui vous a motivé à le faire ?
Déjà, j’aimais relever le défi car c’était vraiment parti de zéro. Nous avons construit le projet un peu comme un jeu vidéo avec des scènes. Nous avons d’abord fait un premier sommet à 4000 mètres, puis le Mont Blanc et le Cervin. Ensuite, nous sommes allés dans l’Himalaya faire l’Ama Dablam puis l’Everest. Comme il est influenceur, il a un impact énorme sur la jeune génération. L’idée était de lui transmettre la passion de la montagne et les bons messages pour qu’il puisse ensuite la partager de la meilleure façon possible avec ses abonnés : les motiver à sortir, les inciter à explorer la nature et à protéger l’environnement.
Vous partagez beaucoup votre quotidien sur Instagram. Qu’est-ce qui vous a donné envie de lever le voile sur votre monde ?
Ce qui me motive, c’est que nous sommes notre propre média. Au fond, je ne me suis pas du tout mis en avant. Je n’étais pas du tout sous influence. C’était plus pour partager mes photos, les projets que je menais et mettre en valeur des athlètes et des personnes qui faisaient des choses extraordinaires en montagne. J’aimais aussi partager la beauté des paysages. Et comme maintenant je suis loin de ma famille, c’est aussi une façon de montrer mon quotidien. J’avoue que depuis la sortie de « Kaizen », le changement a été énorme ! Mes réseaux ont explosé. Tant mieux si grâce au documentaire, on a un peu plus de visibilité sur la montagne. Et si c’est à moi d’envoyer les bons messages et de continuer à faire rêver les gens pour qu’ils partent à la montagne et protègent cet environnement, autant le faire.
Certains prennent des photos pour partager leur vision du monde, d’autres pour montrer qu’ils se trouvaient à un certain endroit. Dans quelle catégorie appartenez-vous ?
(Il rit) Pour moi, il s’agit plutôt de montrer le monde et de le documenter. C’est vraiment ce qui me motive. Encore une fois, ces derniers -, j’ai été un peu mis devant la caméra, mais j’ai toujours été derrière, plutôt discret. Je n’ai jamais voulu me mettre en avant. Je voulais montrer mon travail.
Vous serez bientôt en conférence. Pourquoi est-il important d’avoir également ce contact direct avec le public ?
C’est important car il y a toujours une certaine distance qui se crée à travers les réseaux sociaux. Même si nous sommes très proches de notre communauté, ce n’est pas la même chose qu’être physiquement présent. Je souhaite aussi créer cette proximité avec le public pour que nous puissions échanger et que je puisse partager mon expérience et ma vision du terrain.
Si quelqu’un venait vous dire « Je veux être comme toi », quels conseils lui donneriez-vous ?
Tu veux être comme moi ? Je ne sais pas si c’est une bonne chose (il rit). J’ai vraiment suivi mes rêves et j’ai fait tout ce que je pouvais pour vivre de ma passion. Mais j’ai fait beaucoup de sacrifices, comme m’éloigner de ma famille et laisser partir mes amis, pour me consacrer à 100 % à cela. Tout n’est pas positif, cela nécessite des investissements.
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