Nouveau parking, rénovation à l’Arquebuse… Quel avenir pour le stationnement à Auxerre ?

Construire un parking silo de 450 places à proximité du rond-point de Paris, rénover les ouvrages souterrains de l’Arquebuse et du Pont. Voici l’ambition de la Ville d’Auxerre en matière de stationnement. Pour éviter de financer elle-même les aménagements et réhabilitations, la municipalité souhaite confier l’investissement, estimé entre 10 et 12 millions d’euros, à un prestataire privé.

Ces derniers prendraient également en charge la gestion du stationnement et seraient rémunérés avec les revenus qui en résulteraient. Au conseil municipal du jeudi 19 décembre, les élus ont validé le principe du recours à la délégation de service public

malgré les réticences de plusieurs élus de l’opposition.

« Pas de passage des places gratuites aux places payantes »

« La création de ce nouveau parking nécessite un investissement considérable qui doit être rentabilisé. Les places gratuites sur les boulevards deviendront à terme payantes. Il y aura des conséquences directes sur le portefeuille des citoyens», a déclaré Mathieu Debain (DVC), aussitôt repris par Sébastien Dolozilek (UDI), l’adjoint en charge du dossier. “Il n’y aura pas de basculement des places de stationnement gratuites vers des places payantes”, a assuré l’élu, sans totalement convaincre. «Il ne faut pas supposer que les boulevards deviendront payants», a ajouté Mathieu Debain, en direction du maire. «Le périmètre du stationnement payant ne changera pas», a promis Crescent Marault (Horizons).

En effet, à l’avenir, la Ville prévoit réduire les espaces de stationnement sur les boulevards et en centre-ville. « Nous souhaitons rationaliser le stationnement à certains endroits pour éviter d’en avoir partout. La rue Paul-Bert par exemple, ce n’est pas d’actualité. A terme, nous aurions un bus avec un haut niveau de service qui partirait de la gare jusqu’au rond-point de la Tournelle à Paris, qui irait à l’Arquebuse, au pont Paul-Bert et au conservatoire. Si on réussit, il faudra libérer de l’espace, on ne pourra plus mettre de stationnement sur les boulevards», a expliqué Crescent Marault.

Mais ce n’est pas pour maintenant. La Ville souhaite attendre la mise en service de la rocade sud pour modifier le plan de circulation. « Nous sommes d’accord pour repenser la place de la voiture dans la ville, mais en quatre ans de mandat nous n’avons pas vu la moindre étude des besoins. Vous demandez un chèque en blanc», a attaqué Mani Cambefort (PS). “Il nous dit ça, et il enlève un parking aux Cordeliers”, a ironisé le maire, faisant allusion au projet de piétonisation proposé par l’association Vivre l’Auxerrois, notamment soutenue par l’élu socialiste.

L’écologiste Florence Loury s’est montrée favorable à une réduction de l’espace réservé aux voitures en ville, mais a estimé que la majorité faisait “les choses à l’envers”, en attendant la construction du contournement pour agir. « Ce plan de circulation est la première chose à faire. » « C’est impossible tant qu’on n’aura pas résolu ce flux de transit », a insisté Crescent Marault.

Spécifications à venir

Pascal Henriat (MoDem) s’est indiqué favorable au futur parking de la porte de Paris, mais aurait souhaité un sous la place des Cordeliers. “Ce n’est pas impossible à faire, ce sont des prétextes politiques”, a déclaré le centriste, regrettant également le moment choisi pour initier cette nouvelle politique. “Ayant été sur votre liste, je n’ai pas vu cela dans le programme, ce n’est pas à cette équipe municipale de proposer cette délégation de service public qui gênera l’action de la nouvelle équipe”, a jugé l’ex-député.

“Nous choisissons simplement le mode de gestion qui permettrait de construire un parking, nous établirons le cahier des charges, lancerons une concertation et nous reviendrons vers vous”, a répondu le maire. Entre--, la Ville a confié le contrôle du stationnement à la société Indigo en octobre. Celle-ci a succédé à sa filiale Streeteo qui en avait la charge depuis le printemps 2023.