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ÉDITORIAL. Cyclone Chido à Mayotte : Une lointaine

Mayotte est une lointaine. Une France reléguée dans l’océan Indien. Une France oubliée dont on parle très rarement pour évoquer sa pauvreté, sa vétusté, sa délinquance et l’immigration qui l’accable. Mais aujourd’hui, c’est avant tout une France gravement blessée, meurtrie et dévastée par un cyclone qui n’a duré qu’une demi-heure, laissant derrière elle des populations sans toit, sans eau, sans électricité. , sans nourriture, complètement dépourvu de ce qui ressemble à un semblant de vie normale – et combien de morts sous la boue et les tôles des bidonvilles ?

Il a donc fallu qu’en ces - de vacances une catastrophe climatique majeure réveille enfin les Français pour qu’ils s’intéressent au sort de leurs lointains compatriotes, et peut-être pour qu’ils prennent conscience de l’effort incommensurable qu’exige désormais la reconstruction de ce petit coin. du pays à 9 000 kilomètres de nous.

Car le paradoxe est le suivant : les habitants de Mayotte qui, plus que beaucoup d’autres, se réclament de la France, sont aussi habitués à être des Français laissés pour compte.. Les blessures de l’île remontent loin : avant même celles du cyclone Chido, les Mahorais souffraient d’un taux de pauvreté vertigineux (77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), d’insuffisances flagrantes dans des domaines essentiels comme la santé (un seul hôpital pour l’île entière), l’école (trop d’enfants non scolarisés), ou encore la production d’eau potable, le délabrement des liaisons routières, le chômage endémique, et, dans ce paysage de pauvreté, de délinquance et d’immigration incontrôlée qui nous ne pouvons pas surmonter.

Bien entendu, au-delà de la compassion et de la solidarité élémentaires, l’État, à travers la présence du Président de la République, promet non seulement de reconstruire tout ce que la catastrophe a détruit, mais aussi de renforcer sa présence et d’améliorer les infrastructures jusqu’ici déficientes.. Nous voulons croire que les promesses d’aujourd’hui seront tenues, que Mayotte bénéficiera demain des efforts et des préoccupations qui lui permettront enfin de vivre pleinement son « destin français ». On peut cependant craindre que, dans le contexte politique et économique dans lequel se débat la métropole, cela prenne beaucoup trop de - pour que cela se réalise.

D’autant que la gestion de nos départements et territoires d’outre-mer, de la Guadeloupe à la Nouvelle-Calédonie, subit régulièrement des soubresauts, des revers et des secousses au gré des aléas de l’actualité. Nous sommes sans doute fiers de cette présence française au-delà des océans, mais nous devons aussi être redevables aux citoyens qui y vivent – ​​et surtout à la population de Mayotte, à ces Français qui, désormais, semblent un peu moins pour nous. loin.

 
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