«Présent par le cœur et le travail»
Il s’est surtout réjoui des chiffres démographiques palois, et a une nouvelle fois assuré ne pas vouloir lâcher ce mandat : « physiquement pas présent », il l’est « dans l’esprit, le cœur et le travail ».
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“Je me soucie de ce qui nous unissait, d’une certaine manière d’être ensemble, de nous soutenir ensemble”, a déclaré le Premier ministre, évoquant les petites et grandes communes de l’agglomération, rappelant que son arrière-grand-père était maire de Sendets. Il nous a invités à « nous unir pour avancer. Bien joué ! Je vous embrasse tous du fond du cœur. Les applaudissements n’ont pas manqué.
La première vice-présidente, Monique Semavoine, a alors pris la main pour orchestrer un conseil qui va rapidement se débarrasser de l’ombre du maire de Pau, après une minute de silence pour Mayotte et le vote d’une aide de 25 000 €.
« Au four et au moulin »
Evidemment, pendant une demi-heure, la combinaison prônée par le maire-président-Premier ministre a fait réagir les élus de l’opposition et les partisans du maire. “On ne peut pas être au four et au moulin”, a déclaré Arnaud Jacottin, le maire de Billère. « A trop vouloir être omniprésent et omniscient, on devient tout-puissant et on finit par être obsédés par la course aux mandats et aux fonctions. » Eric Bourdet (Lons) dénonce « des mandats et des fonctions multiples » qui nuisent à la démocratie et à l’efficacité.
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Julie Joanin (Pau) joue en défense : « Il n’y a que vous qui ne voyez pas la chance qu’on a. Il excelle dans ses fonctions et est efficace. Cela fait une semaine, donnez-lui une chance ! » Emmanuelle Camelot, de son côté, ne se dit pas fière des « gaffes » de François Bayrou, mais gênée : « Si on parle de Pau, c’est pour s’en moquer ! »
Le chef de l’opposition, Jérôme Marbot, tente de calmer le jeu. Pour lui, tant la présence du maire à Pau lundi que son absence ce jeudi prouvent qu’il ne peut pas remplir toutes ses fonctions. “Il est impossible d’être Premier ministre de la France actuellement, avec la crise sans précédent que traverse notre pays, et d’être président d’une grande ville avec de gros enjeux.” Pour l’écologiste Jean-François Blanco, le maire “alimente le fossé qu’il prétend combattre entre l’opinion publique et la classe politique”.
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Jean-Louis Peres reprend ses arguments du conseil municipal, en plaidant pour un « ancrage local ». Natalie Francq (Billère), elle, mettra les deux partis d’accord en parlant du statut de l’élu, qui est pour elle “le vrai sujet sérieux” : “Tous les maires des petites villes savent combien la charge est lourde, et nous ne trouvons plus de gens pour être maire.
L’intérêt de l’échangeur en question
Des échanges qui se sont finalement révélés très tendus, mais une fois l’ordre du jour lancé, l’ambiance s’est apaisée. Autour du budget initial d’abord, où les opposants ont une nouvelle fois estimé que son vote aurait pu attendre celui du budget de la Nation, tandis que Jean-Louis Pérès appelle à la « prudence ». Sur le prix de l’eau, puis sur l’échangeur d’Idron, un débat apaisé s’engage enfin, impliquant des élus de tous bords pour défendre leurs arguments, quand le match oppose habituellement le président et les élus de l’opposition.
Ainsi sur l’échangeur, pour lequel une concertation préalable a dû être approuvée afin d’adapter le PLUi, Eric Bourdet s’inquiète de l’éventuelle augmentation du trafic induit et du coût financier que cela représente. Le maire de Gelos, Pascal Mora le rejoint, annonçant qu’il s’abstiendra « parce que je ne suis pas convaincu de l’utilité de l’échangeur. Et nous avons d’autres priorités financières.
Valérie Revel dit « partager ces interrogations autour de la nécessité et de la décence des dépenses », rappelant que le Département doit « investir énormément 11 M€ sur 18 M€ » alors que « les finances des collectivités vont devenir de plus en plus contraintes ». Il va y avoir des priorités, notamment pour les services à la population ; devrions-nous plutôt trouver d’autres alternatives, plutôt que de construire toutes les routes ? Je ne pense pas que ce soit une priorité, encore moins écologique.» Elle prévient que les élus de Lescar s’abstiendront.
Alors qu’Emmanuelle Camelot évoque un projet d’un autre -, Pascal Mora estime qu’il “mérite un vrai débat”. « Ce projet risque de ne pas apporter de solutions alors que les engagements financiers sont énormes, compte tenu de l’argent que nous devons mettre dans la mobilité, le numérique, le social, le logement. La question est de savoir où placer les priorités. C’est dommage qu’on n’ait pas cette réflexion avec tous les acteurs qui vont y investir de l’argent.
Un vrai débat à approfondir
Jean-François Blanco partage ses « fortes réserves », mais souhaite « une vraie discussion sur les choix de mobilité ». Il regrette le processus de consultation : « On présente un projet sans autre solution, il faut être pour ou contre. C’est un débat limité.
Michel Capéran défend cette délibération « très en amont » qui permet d’« anticiper » et d’avoir une « vision prospective » sur le territoire qui sera impacté par cet échangeur, voué à la fois au développement de l’activité économique et de l’urbanisation. « À l’est de la zone urbaine.
Lorsque Blanco propose de se retirer de la délibération pour constituer un groupe de travail, Nicolas Patriarche prend les devants pour clôturer les discussions. “Les débats sont très intéressants”, commence-t-il en évoquant les conférences, “fonctionnant normalement” […] « pour ne pas finir demain ». “Nous avons des avis différents sur la mobilité”, ce qui n’empêche pas, selon lui, de “fixer les objectifs de mise en conformité du PLUi”.
Monique Sémavoine met le vote. Les sept abstentions et les huit voix contre n’empêchent pas l’adoption. Mais cela faisait bien longtemps qu’un débat calme et dense n’avait pas eu lieu lors d’un conseil palois. On n’ose pas en déduire que l’absence du propriétaire des lieux soit la seule explication.
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