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L’initiative pour la responsabilité environnementale peine à convaincre, selon une première enquête

Un tiers de la population suisse rejetterait actuellement l’initiative des Jeunes Verts pour la responsabilité environnementale, qui sera à l’ordre du jour des votes du 9 février 2025, selon une première enquête de l’institut gfs.bern publiée vendredi pour le compte de la RSS. Toutefois, environ 40 % restent indécis.

«Dans cette première phase de la campagne, le stade de la formation de l’opinion semble moyennement avancé», écrit l’institut gfs.bern. Selon ce premier sondage, une majorité relative de 33% rejette définitivement cet objet, tandis que 28% se disent fermement favorables au texte. L’initiative des Jeunes Verts exige que l’économie suisse, y compris les importations, se réinsère dans les limites naturelles de la planète d’ici dix ans.

Parmi les indécis, 17% sont « plutôt pour » et 16% « plutôt contre ». Enfin, seuls 6% des sondés se disent totalement indécis. «Il s’agit d’un instantané à environ sept semaines du vote, et non d’une prévision», précise gfs.bern.

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“Compte tenu du début de la campagne et du manque de médiatisation, ces valeurs risquent de surprendre”, commente l’institut. “Ils signalent un réflexe fondamental de défense envers le projet” qui n’augure “pas de bon” pour l’initiative (voir encadré).

Divisions traditionnelles

La fracture entre les deux camps reflète une opposition partisane assez traditionnelle sur les questions environnementales : les partisans des Verts, du PS et des Verts libéraux (PVL) soutiennent assez clairement l’initiative, tandis que l’électorat des autres partis la rejette sans équivoque.

L’institut constate une fracture au sein du PVL entre la base et les élus du parti. Même si la délégation des Verts libéraux au Conseil national a voté contre en bloc, l’initiative jouit d’une large sympathie parmi son électorat.

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En outre, l’initiative reçoit une majorité d’approbation parmi les femmes, les 18-39 ans, la population précaire et les citadins. On constate même un véritable écart qui se creuse entre les sexes : 56% des femmes approuvent l’initiative tandis que 59% des hommes la rejettent.

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Autre indicateur frappant : l’approbation diminue de façon assez linéaire avec l’augmentation des revenus : ainsi, les ménages aux revenus modestes approuvent majoritairement l’initiative, tandis que ceux qui disposent de plus de 7’000 francs sont majoritaires à la rejeter.

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Une fracture linguistique se dessine également : les francophones (55% oui) et les italophones (52%) sont plutôt favorables au texte tandis que les germanophones le rejettent (52% non).

Des arguments bien établis

Les différents arguments liés aux préférences de vote sont déjà clairement identifiables. Si une majorité d’environ deux tiers des votants reconnaissent l’existence d’une surconsommation des ressources et la nécessité de réduire l’impact environnemental de la Suisse sur son territoire ainsi qu’à l’étranger, deux tiers voient également des inconvénients dans la mise en œuvre de l’initiative, notamment la crainte de voir les prix augmentent en Suisse.

En outre, 65% estiment que les interdictions et les réglementations risquent d’affaiblir l’économie suisse et 61% craignent que l’initiative n’oblige à des renoncements drastiques et qu’elle réduise considérablement le confort de vie en Suisse.

Peu d’intérêt pour le moment

Enfin, à l’heure actuelle, l’intérêt pour ce vote est faible : seuls 35 % des personnes interrogées affirment vouloir participer au vote. C’est nettement en dessous de la moyenne des dernières années (47% entre 2011 et 2023).

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Selon gfs.bern, ce pourcentage devrait augmenter à l’approche du dimanche du vote. Mais selon ses projections, elle reflète une participation qui s’annonce légèrement inférieure à la moyenne.

Pierre Jordan

 
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