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la solidarité s’organise autour des Ukrainiens sommés de quitter Pen Bron

Par

Cathy Ryô

Publié le

19 décembre 2024 à 18h16

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La méthode utilisée par l’association Horizon, chargée par l’État d’accompagner les Ukrainiens accueillis en France pour fuir la guerre, ne fonctionne pas.

« Si vous refusez, on ferme votre porte »

Pour rappel, vendredi 13 décembre 2024, l’association convoque les Ukrainiens hébergés dans l’ancien hôtel Pen Bron à La Turballe.


Objet de la réunion : le départ imminent et les propositions de nouveaux logements dans le département de Loire-Atlantique.

Le ton est sec, les mots tranchants. Pièces sélectionnées :

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Nous ne ferons qu’une seule proposition (ndlr : relogement). Si vous refusez, nous fermons votre porte. C’est dehors. Avec les enfants, c’est dehors.

La soixantaine d’Ukrainiens doivent partir entre janvier et février 2025. Mais c’est à la mi-décembre 2024 qu’ils ont été sommés de signer la proposition de relogement. Sinon, « on ferme votre porte ».

France Horizon n’a pas répondu aux sollicitations de L’Écho de la presqu’île.

Trop de travail

L’association des Œuvres de Pen Bron, propriétaire du site, et le futur repreneur Vinci Immobilier, assurent à l’Echo de la presqu’île qu’ils n’ont pas demandé à vider les lieux. La décision semble venir de l’État et donc de la préfecture de Loire-Atlantique.

Celui-ci, interrogé par l’Écho de la péninsule, rappelle le contexte :

Le site de Pen Bron est utilisé comme sas collectif d’urgence pour accueillir les ménages ukrainiens depuis avril 2022. Ce site devait initialement rester ouvert pendant une année civile. Elle a été prolongée jusqu’en 2024, mais cela demande trop de travail pour envisager de poursuivre l’action.

« Une solution adaptée »

La préfecture de Loire-Atlantique assure que « les 69 Ukrainiens déplacés encore présents sont informés de la fermeture depuis plusieurs semaines. Depuis avril, 7 réunions collectives ont eu lieu, rappelant la fermeture de fin d’année. Chaque foyer se verra proposer une solution adaptée à sa situation, susceptible d’être implantée dans tout le département. Compte tenu des tensions sur l’accès au logement et au logement, une seule proposition sera faite. Aucune famille n’est laissée à la rue. Les personnes âgées, les femmes seules avec enfants ou les personnes ayant des problèmes de santé seront prioritaires dans un site collectif en cours d’identification.

Enfants à l’école, emplois

Mais pour les intéressés, « la solution adaptée » ne l’est pas. Certains sont en CDI, d’autres comptent retrouver leurs emplois saisonniers dans la presqu’île guérandaise. Les enfants vont à l’école à La Turballe, à Guérande. Des liens ont été tissés avec les habitants et les associations. Partir, c’est encore une fois se déraciner, s’isoler, perturber la scolarité de ses enfants, ralentir l’intégration.

Ainsi, les Ukrainiens se mobilisent malgré l’angoisse qui les saisit et la peur d’être expulsés. Un élan de solidarité se construit pour les soutenir.

Un collectif a été créé, une pétition est une série de signatures et une lettre a été envoyée au préfet, une autre sera adressée au ministre de l’Intérieur.

Dans ces lettres, le collectif demande « la poursuite de la scolarité des enfants de la péninsule, une solution pour les personnes âgées, malades et handicapées, un toit au-dessus de leurs têtes pour les salariés de la péninsule, le respect de la trêve hivernale et l’ouverture des écoles ». Camping les Chardons Bleus à La Turballe. Il prendra contact avec la préfecture pour un rendez-vous.

L’association Droujba de Saint-Nazaire est également à leurs côtés. Ce vendredi 20 décembre 2024, elle recevra chacun pour étudier la situation et tenter de trouver des solutions. Elle demandera également une rencontre avec Nicolas Criaud, président de CapAtlantique et le maire de La Turballe Didier Cadro.

Des associations indignées

Le contenu et surtout la forme étaient choquants. Les réactions ne se sont pas fait attendre. L’association franco-ukrainienne de Nantes, Volya, parle de « traitement indigne. Ces déplacements forcés, accompagnés de menaces explicites et d’un manque flagrant d’humanité, sont inacceptables et doivent cesser immédiatement. Elle y voit « une violence institutionnelle contre des individus déjà affaiblis par la guerre et l’exil. Leur seule aspiration est de vivre en paix et de s’intégrer pleinement dans notre société. Les déplacer brusquement, sans tenir compte de leur stabilité émotionnelle et sociale, perturbe gravement leur processus d’intégration.

L’association appelle la préfecture de Loire-Atlantique à « garantir le strict respect de la trêve hivernale et suspendre immédiatement toutes les expulsions, proposer des solutions de relogement dignes, adaptées aux besoins des familles, veiller à ce que les associations mandatées pour l’accompagnement des réfugiés et personnes déplacées d’Ukraine » se conformer à des pratiques empreintes de respect et d’éthique.

Le collectif saint-nazairais « Unis contre l’immigration jetable » (UCIJ) rappelle que les personnes venant d’Ukraine « bénéficient du statut de » protection temporaire. Le Conseil de l’Union européenne a prolongé ce statut jusqu’en mars 2026. Il s’étonne des mises en demeure de quitter leur logement sans examiner une solution respectueuse de leur situation. Ces décisions sont incompréhensibles.

Place Publique « dénonce la brutalité de la décision de France Horizon et appelle à ce que ces réfugiés restent sur le site jusqu’à la fin de l’année scolaire et à anticiper des solutions de relogement adaptées aux situations familiales et professionnelles ».

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