Une page de l’histoire ouvrière bretonne (147 ans) se tourne ce vendredi 20 décembre. La toute dernière usine française Saupiquet, l’un des leaders de la conserve de poisson, qui employait encore cette année 153 salariés dans le quartier du Moulin-Vert. de Quimper (Finistère) ferme ses portes.
L’activité de l’usine, ouverte en 1968 et qui comptait autrefois jusqu’à 300 salariés, a vu son activité délocalisée en Espagne et au Maroc. L’annonce, qui n’est pas une surprise, a été faite en juin de cette année par le propriétaire de la marque depuis 1999, l’italien Bolton Food. Fondée à Nantes en 1877, Sl’aupiquet a été très largement implanté en Bretagne entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle.
Selon Les Echos, les ventes en France de sardines et maquereaux de marque Saupiquet ont chuté de 25 % en l’espace de quatre ans, entraînant une perte d’environ cinq millions d’euros dans l’Hexagone. « Tous nos sites de production de conserves de poisson sont confrontés à d’importantes surcapacités de production », explique Bolton Food dans un communiqué, précisant que « Quimper avait l’un des taux d’utilisation les plus bas du groupe. (La direction n’avait donc pas d’autre choix que de concentrer ses moyens industriels pour retrouver de la compétitivité. »
Au début des années 1900, le groupe Saupiquet compte 24 conserveries et connaît progressivement une forte croissance jusqu’à la fin des années 1990 (plus de 2 000 salariés travaillent pour le groupe). La grande majorité des salariés de l’usine de Quimper, qui aurait bientôt fêté ses 60 ans, quittent leur lieu de travail « le cœur lourd », comme le rappellent les syndicats (et notamment la CFDT, majoritaire, qui a récemment déclaré être « satisfaits du plan de sauvegarde de l’emploi) et « resteront donc dans le Finistère ». Le bassin d’emploi de la région devrait pouvoir leur trouver un poste similaire.
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