Les tracas et les retards continuent sur le réseau de métro de la métropole lilloise. Un nouveau système de pilotage automatique est en cours de déploiement en vue de doubler le nombre de trains. Victimes de nombreuses perturbations, les usagers espéraient une compensation. Ils n’auront rien.
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C’est un combat quotidien depuis six mois. Retards, interruptions de circulation… Les usagers des transports publics de la Métropole européenne de Lille sont à bout de nerfs. Sont particulièrement concernés les abonnés qui paient mais ne bénéficient que d’un service très fortement dégradé.
Pour calmer la colère, un de leurs porte-parole réclame une compensation financière : «cela permettra aux usagers de dire que la MEL est toujours solidaire, qu’elle est consciente qu’ils souffrent de cette situation. explique Mattéo Ferrux, président de l’association d’information voyage et de défense des usagers. “Aujourd’hui, nous ne voulons plus d’excuses, mais des actions« .
Utilisateurs qui ont reçu un refus hier. Dans une réponse écrite, la Métropole européenne de Lille rejette l’idée d’une compensation : «L’indemnisation est en principe à la charge de l’opérateur lorsque le service n’est pas fourni. Mais ici il est rendu même s’il est rendu avec certaines interruptions que nous regrettons profondément« . Pas vraiment de quoi rassurer les usagers délaissés : ils se mobiliseront ce vendredi 20 décembre 2024 pour manifester devant le siège de la MEL.
Et si la colère gronde, c’est parce que le directeur d’Ilévia-Kéolis, Franck Garçon, avait lui aussi rejeté toute forme de compensation peu auparavant. Réponse désillusionnée de Matteo Ferrux sur son compte X pour dénoncer un «mépris» : «Sortez de votre grotte et vite»
Dans la métropole lilloise aussi, le sujet suscite des débats. Le groupe «Métropole sociale et solidaire» dirigée par Audrey Linkenheld s’en est émue dans un communiqué. Le président du MDS regrette que «le la seule compensation proposée à ce jour par Ilévia est constituée d’abonnements gratuits V’Lille d’une valeur généralement de 27 euros« . Une compensation insuffisante aux yeux d’Audrey Linkenheld : «Après de vaines promesses du concessionnaire d’un retour à la normale d’abord pour la Toussaint puis pour les fêtes de fin d’année, force est de constater que le directeur général de Kéolis occulte la réalité visible au quotidien et refuse toujours tout développement et compensation”.
Le groupe MDS réclame des compensations : «Nous proposons notamment une réduction sur le tarif de l’abonnement, de l’ordre de 10 à 17 euros, pendant un mois minimum.« .
A quand un retour à la normale sur les deux lignes de métro ? A cette question, la réponse de la MEL reste évasive : «La mise en service est une phase critique pour tous les systèmes complexes, car elle constitue l’aboutissement des phases de conception, de construction et de formation. La métropole semble même faire le ménage : « Il n’est pas rare que, malgré une préparation réussie, ou un système techniquement éprouvé, la mise en service soit sujette à des incidents ou des désagréments qui mettent plus ou moins de - à être atténués ou corrigés. »
La cause des perturbations : la mise en service d’un nouveau système de pilotage automatique, préalable indispensable au déploiement des rames de 52 mètres. Ancien serpent de mer du métro de Lille, ce déploiement devrait permettre de doubler la capacité de transport de la ligne 1. Il est censé être effectif en février 2026.
Le quotidien des utilisateurs d’Ilévia est émaillé d’incidents. Ce mardi 18 décembre, ils se sont retrouvés une nouvelle fois coincés dans un train. Résultat : une heure d’attente. La veille, un incident majeur s’était produit sur la ligne 1 bloquant la circulation. Résultats : 4 heures d’attente. La métropole minimise toutefois la situation : « Hormis l’incident de mardi matin, le nombre d’interruptions et leur impact sur l’exploitation et donc sur les usagers ont eu tendance à diminuer ces dernières semaines. »
En réponse, la MEL a décidé de prolonger la période probatoire sur le pilotage automatique chez Ilévia, l’exploitant, et chez Alstom, l’entreprise en charge des travaux. Initialement prévue pour un mois, elle sera prolongée jusqu’au 6 janvier 2025. L’objectif de la MEL est de «confirmer que le nouveau système de pilote automatique est suffisamment mature pour sa mise en service définitive ».
Prendre le métro risque de rester encore quelques mois plein d’incertitudes dans la métropole. Il faudra être patient et apprendre à garder le dos rond.
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