Alors que le bilan humain reste provisoire au Vanuatu, dévasté par un puissant séisme, il a été confirmé ce jeudi matin qu’un ressortissant français figurait parmi les victimes. L’ambassadeur a annoncé que l’habitant se trouvait sous les décombres d’un immeuble effondré à Port Vila. La France a commencé à y envoyer de l’aide, depuis la Nouvelle-Calédonie.
L’ambassadeur de France au Vanuatu a confirmé l’information ce jeudi matin. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer annonce le « décès de notre compatriote Vincent Goiset, français résidant au Vanuatu, sous les décombres d’un immeuble effondré en centre-ville » de Port-Vila.
Le séisme de magnitude 7,3 survenu mardi à 12h47 a fait plusieurs victimes. La question est de savoir combien, alors que les bâtiments détruits sont encore en cours de nettoyage.
Mercredi matin, le bilan provisoire faisait état de quatorze morts. Dans la soirée, le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie en a annoncé un quinzième, tandis que les autorités du Vanuatu évoquent neuf décès enregistrés à l’hôpital central de Vila et plus de 200 blessés.
L’état d’urgence a été décrété dans les zones les plus touchées, ainsi qu’un couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin, jusqu’au mardi 24 décembre. C’est dans ce contexte que s’organise l’aide internationale. A Nouméa, le haut-commissariat a tenu deux réunions. L’une pour activer le centre régional d’aide d’urgence. L’autre, avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, afin de coordonner les actions.
Mercredi matin, il faisait encore nuit lorsqu’un Falcon des FANC a décollé en direction de Port Vila. Les avions des Forces armées en Nouvelle-Calédonie ont rempli un objectif prioritaire : la reconnaissance aérienne pour évaluer l’état de la piste de l’aéroport international de l’île principale d’Efate. État suffisamment bon pour que quelques heures plus tard, un hélicoptère Puma se pose à Bauerfield suivi, en fin de journée, d’un Casa.
La première phase est une phase de diagnostic. Nous savons que cette aide sera nécessaire et nous la construisons au fur et à mesure. Nous gagnons en force à mesure que les demandes d’aide du Vanuatu nous parviennent et que notre capacité de réponse augmente.
Stanislas Alfonsi, Secrétaire Général du Haut-Commissariat de la République de Nouvelle-Calédonie
A bord de l’avion Casa, selon le général Latil, commandant en chef des FANC : “des militaires, des spécialistes de la reconnaissance des bâtiments, des spécialistes des télécoms puisqu’il n’y a plus de communication facile sur place donc on y va avec des moyens satellitaires, et aussi des moyens complémentaires pour l’hélicoptère sur place qui sera très utile pour les zones isolées.”
Les militaires pourront se consacrer aux opérations de secours en coordination avec les autorités de Vanuatu. « La zone n’est pas sécurisée ; il subsiste un risque constructif important, a souligné le général Latil mercredi soir. D’où l’envoi d’équipes pour faire un premier diagnostic et sécuriser ce qui peut l’être. La priorité est de soigner les blessés, d’extraire ceux qui se trouvent sous les décombres. Et très vite, derrière ça, on aura des problèmes de santé car l’eau est polluée, des problèmes alimentaires… »
Du côté de la Croix-Rouge, aucun départ n’est encore prévu pour le Pirops, qui vient d’être réinstallé sur le Caillou. La plateforme régionale d’intervention attend le feu vert des antennes des Fidji et du Vanuatu. « Ce n’est pas du tout simple d’évaluer les besoins, notamment pour nos collègues de la Croix-Rouge de Vanuatu qui ont vécu ce séisme »explique Yvan Grayel, représentant de Pirops.
Les équipes de la Croix-Rouge sont prêtes à décoller au plus vite avec au moins deux machines pour fabriquer de l’eau potable. Du côté de l’armée, deux Casas, dont une originaire de Tahiti, sont en attente. Deux navires de guerre, le Vendémiaire et le D’Entrecasteauxsont également prêts à intervenir si nécessaire.
Et les Calédoniens là-bas ? Le camp de vacances organisé par l’association Népoui omnisport a été localisé. Les enfants et leurs accompagnants se portent bien, en sécurité et devraient être rapatriés au plus vite. “Nous nous efforçons de collecter les informations de localisation les plus fiables possibles. [de nos ressortissants] lorsqu’il y a une expression de besoin, afin de pouvoir organiser, le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions possibles, les opérations de rapatriement. »
Deux numéros de téléphone d’urgence sont en place. Lignes basées en Australie (+61 292 68 24 99) et à Paris (+33 1 43 17 51 00). Pas de numéro spécial mis en place par le haussariat pour le moment. Pendant ce -, en Calédonie, les familles du Vanuatu sont partagées entre étonnement et inquiétude. Voir le rapport de Brigitte Whaap et Caroline Antic-Martin.
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