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Les bassins de Sainte-Soline jugés illégaux par la justice

By Fabien Paillot

Publié
18 décembre à 16h03,

mis à jour 18 décembre à 20h07

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La cour administrative d’appel de Bordeaux a jugé que quatre réserves, dont celle très contestée de Saint-Soline, menaçaient la survie d’une espèce protégée, l’outarde naine.

Visée lors d’une violente manifestation en mars 2023, la réserve de substitution de Sainte-Soline a été déclarée “illégal”ainsi que trois autres ouvrages à construire, par la cour administrative d’appel de Bordeaux ce mercredi. Sollicités par dix associations environnementales, les juges ont estimé que l’autorisation environnementale initialement délivrée par les préfectures de Charente-Maritime, Vienne et Deux-Sèvres au porteur du projet – la Coop de l’eau 79 – ne comportait pas de dérogation. « espèces protégées » ni de mesures de protection visant l’outarde naine. Cet oiseau en voie de disparition ne compte que 300 mâles et 900 individus au total. Il fait l’objet d’un vaste programme de protection les agriculteurs. Le centre-ouest de la et plus particulièrement les Deux-Sèvres concentrent la dernière population migratrice d’Europe.

« Le projet est susceptible de détruire tout ou partie de l’habitat de cette espèce »

« Le projet est […] susceptible de détruire tout ou partie de l’habitat de cette espèce et de lui porter gravement atteinte »constatent ainsi les juges qui ont décidé de suspendre l’autorisation accordée pour ces quatre réserves « jusqu’à la délivrance éventuelle de cette exonération ». En l’état, la Coop de l’eau 79 ne pourra donc pas construire les futures réserves de Saint Sauvant, Messé et Mougon ; ni remplir davantage celui de Sainte-Soline, ouvrage symbolique, rempli à 60%, où les pompes ont été activées le 1est Novembre en prévision de la saison prochaine.

« La biodiversité a été largement oubliée. Les mégabassins perpétuent un système agricole intensif responsable du déclin de la biodiversité et mettant en danger les populations d’espèces menacées comme l’outarde nain.de leur côté, saluent les associations à l’origine de cet appel. « L’outarde est une espèce sous assistance respiratoire… Elle a perdu 94 % de ses effectifs entre 1978 et 2000. Les quatre réserves ciblées par cet arrêt auront un impact direct sur 5 % de la population totale d’outardes »explique Régis Ouvrard, l’un des administrateurs de la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux.

La Water Coop 79 a une lecture très différente de ce jugement. Les douze autres réserves sont en effet validées par la cour d’appel de Bordeaux, “ce qui est déjà une victoire”insiste son président Thierry Boudaud. Les requérants accusaient également le projet des irrigants de « nuire à l’équilibre des ressources en eau ». Les juges ont cependant fermé cette porte, estimant que le projet « ne méconnaît pas le principe d’une gestion équilibrée et durable de l’eau ».

La question de l’exonération demeure « espèces protégées ». Selon Thierry Boudaud, ce sésame “purement administratif” sera obtenu à la fin d’un ” procédure [qui] devrait s’étaler sur environ un an et permettre d’obtenir automatiquement l’autorisation sans avoir à recourir au tribunal ». Quant à la réserve Sainte-Soline : « Une évolution » permettra aux douze fermes connectées d’utiliser l’eau stockée l’été prochain, assure Thierry Boudaud : « Les agriculteurs ne seront pas privés d’eau cet été ».

Les associations environnementales, qui appellent « abandonner ce projet obsolète » ils anticipent également ce scénario favorable aux irrigants : « Si un projet est jugé illégal, il doit être annulé, pas régularisé »préviennent-ils. Membre du Groupement Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS 79), une des associations candidates, Jean-Michel Passerault rappelle qu’une dérogation “doit être accompagné de vraies mesures compensatoires en faveur d’une espèce protégée, ce n’est pas si simple”. Les militants du collectif Bassines Non Merci (BNM), non représentés dans ce conflit, appellent à la poursuite de la mobilisation et saluent ce jugement. « C’est un signal adressé à tous les réfléchis en Francedit leur porte-parole Julien Le Guet. Le 25 mars 2023, les manifestants avaient raison : le bassin de Sainte-Soline était bel et bien illégal. L’État aurait mieux fait de garantir la loi. »


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