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De l’Albanie au FC Espaly, Kévi Gjeci raconte son parcours avant d’affronter Dijon en Coupe de de football

C’est la belle histoire du FC Espaly. Tourné par des agents alors qu’il n’était pas vraiment adulte, Kévis Gjeci s’est perdu en Suisse, puis en . Jusqu’à atterrir en Espaly où Christian Perbet décide de prendre l’humain sous son aile, avant les footballeurs. Huit ans plus tard, les deux hommes se sentent liés « comme un père avec son fils ».

Avant de le voir quitter l’Albanie pour la Suisse puis la France, l’histoire de Kévis Gjeci a commencé en Angleterre. Ses parents ayant fui la guerre civile dans leur pays, en 1997, il est né à Derby. Le Franco-Albanais n’a vécu que quatre mois dans cette région des East Midlands. Sa famille a pu rapidement regagner son pays d’origine. Kévis a donc grandi dans le centre de Tirana, la capitale, où sa mère tient une pizzeria, tandis que son père était engagé dans l’armée. Ce dernier n’était pas vraiment passionné de football et se concentrait principalement sur la scolarité, pour pousser ses deux garçons et sa fille à réussir.

“Pendant 42 jours, mon père m’a privé de téléphone”

« À l’époque, je ne comprenais pas pourquoi j’étais inscrit dans une école où on allait en cours jusqu’à 16 heures, alors que mes amis terminaient à 13 heures. Mais c’était pour m’empêcher de faire des bêtises », explique Kévi Gjeci. Les résultats ont suivi pour l’aîné de la fratrie, qui s’est lancé dans des études d’architecture. «J’étais bon en mathématiques et j’aimais dessiner donc j’aimais ça. » Le football occupait encore une place importante dans sa vie. Son talent n’est pas passé inaperçu et il a été rapidement appelé dans l’équipe nationale des jeunes albanais.

Cette aventure lui a laissé de bons souvenirs et lui a permis de grandir. S’il lui arrive de « s’enflammer » lors de cet intermède international, son père n’était jamais loin pour le remettre sur le droit chemin. Une anecdote vient à l’esprit du footballeur. Quand il n’a pas respecté les consignes du staff, après un joli match nul à Rome, en Italie, avec les U17. « Nous devions rentrer à 22 heures, mais comme j’avais joué un gros match et que j’étais jeune, je me suis permis de revenir plus tard avec une fille à l’hôtel. »

Attendu devant sa chambre par le coach, il déchante vite. Et encore plus lorsque son père a eu vent de l’incident, à son retour à l’aéroport de Tirana. « Pendant 42 jours, il m’a privé de téléphone. C’était une période où je gagnais déjà 150 euros par mois, ce qui était énorme pour moi puisque le salaire minimum en Albanie était de 200 euros. Mais après ma bêtise, mon père ne me laissait que 60 centimes par jour pour prendre le bus aller-retour à l’école. Parfois, j’allais en classe à pied pour pouvoir économiser une partie de cet argent et acheter des choses. »

Il faut s’exiler pour progresser

Même si ses parents n’étaient pas de grands fans de football, ils ont vite compris que leur enfant avait du talent et sans doute l’opportunité de se lancer dans une carrière. Pour poursuivre sa progression, l’exil devient rapidement l’option prioritaire. «C’est moins le cas aujourd’hui, mais l’Albanie a longtemps été un pays corrompu où les portes ne s’ouvraient qu’aux enfants des personnalités importantes. C’est pour cela qu’il est courant de voir des Albanais partir ailleurs en Europe”, explique le footballeur.

 
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