Casablanca abritait ce mercredi 18 décembre la première édition de la Conférence des Services, organisée par la Fédération CGEM du Commerce et des Services. Cet événement a mis en lumière l’importance stratégique du secteur des services dans le développement économique du Maroc, avec un accent particulier sur la digitalisation. Redouane El Haloui, président du La Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring, a souligné la nécessité de moderniser et de professionnaliser ce secteur pour accompagner la transformation numérique du pays et relever les défis liés à l’intelligence artificielle et aux nouvelles technologies.
L’objectif de la Conférence des Services est de positionner ce secteur, souvent considéré comme secondaire, au cœur des politiques de croissance et d’innovation du pays. En effet, les services, dans un monde de plus en plus globalisé et digitalisé, jouent un rôle stratégique pour les économies émergentes comme celle du Maroc. Cet événement a ainsi permis de mettre en lumière les défis et opportunités liés à ce secteur crucial pour la compétitivité du pays.
Dans une interview accordée à Maroc DiplomatiqueRedouane El Haloui, président de la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), est revenu sur les évolutions majeures du secteur des services au Maroc et a souligné la nécessité de continuer à moderniser et professionnaliser ce domaine. « Depuis plus de 35 ans, l’APEBI a initié de nombreux projets technologiques et économiques pour le Maroc. Parmi les réalisations majeures, on peut citer la création du Technoparc en 2001, la montée en puissance des délocalisations qui ont permis la création de 130 000 emplois, ou encore l’innovation dans les télécommunications comme le geste immobile ou la fixation par satellite. via la technologie VSTAT “, a-t-il précisé.
L’intervention de Redouane El Haloui a particulièrement porté sur l’importance de la transformation numérique du secteur des services. Selon lui, d’ici 2027, environ 50 % des salariés d’une entreprise seront des prestataires de services plutôt que des salariés permanents. « C’est une évolution majeure. Aujourd’hui, il est essentiel de soutenir la professionnalisation du secteur des services et de l’accompagner dans cette transition », a-t-il ajouté. Pour lui, le Maroc doit être prêt à répondre à la montée en puissance des services extérieurs, notamment avec les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle (IA), qui redéfinit de nombreux métiers.
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L’un des points essentiels de son discours a été la nécessité d’une coopération internationale accrue pour le développement des entreprises marocaines, notamment dans les domaines technologique et numérique. Redouane El Haloui a évoqué sa participation à un récent sommet à Moscou, où il a signé des partenariats avec plusieurs pays africains pour créer une fédération africaine de l’IA. ” Il est crucial que le Maroc soit bien référencé dans les systèmes internationaux d’IA. Si nous voulons saisir les opportunités économiques mondiales, notre identité et nos compétences doivent être visibles à l’échelle mondiale. », a-t-il souligné.
Mettre en avant l’importance des données et de l’IA s’inscrit dans une vision stratégique globale, qui vise à renforcer la position du Maroc dans la concurrence internationale. En effet, pour Redouane El Haloui, l’accès à l’information et la gestion des données sont des éléments essentiels à la compétitivité du Maroc. ” Il ne s’agit pas simplement d’être présent sur la scène mondiale, mais de faire en sorte que notre identité et notre savoir-faire soient correctement perçus par les acteurs internationaux, qu’ils soient entrepreneurs, investisseurs ou partenaires technologiques. “, a-t-il précisé.
La digitalisation et l’IA, moteurs de la compétitivité des PME marocaines
L’influence de l’IA dans l’évolution des métiers du secteur des services a également été évoquée. Selon El Haloui, l’intelligence artificielle représente à la fois un défi et une opportunité pour le Maroc. ” L’IA bouscule les métiers traditionnels. Il est crucial que nous formions nos prestataires de services pour qu’ils s’adaptent à ces changements. Actuellement, seules les grandes entreprises et certaines PME accompagnent réellement leurs salariés dans cette évolution. », a-t-il déploré. Il a insisté sur l’importance d’un accompagnement global, à travers des formations adaptées, pour permettre aux petites et moyennes entreprises (PME) marocaines de se digitaliser et de rester compétitives dans ce nouvel environnement technologique.
Redouane El Haloui a également mis en avant les récentes initiatives du Maroc dans le domaine de la digitalisation, comme la stratégie « Maroc Numérique 2030 ». Il s’est montré optimiste quant à cette stratégie, mais a également souligné la nécessité d’aller au-delà des projets à court terme. ” Le Maroc doit saisir les opportunités qui se présentent, notamment avec l’organisation de la Coupe du monde 2030. Ce sera un moment clé pour mettre en valeur les entreprises marocaines et leur savoir-faire technologique. Et d’ajouter : « Mais il est important de penser à long terme. 2030 ne doit pas être simplement un objectif à atteindre, mais une vitrine pour attirer les investisseurs et les partenaires internationaux. », a-t-il déclaré.
Il a également évoqué les défis auxquels est confronté le secteur des services, en particulier les charges administratives qui entravent l’agilité des entreprises. ” Il faut accélérer les démarches administratives, notamment dans le domaine des exportations. Il est inacceptable qu’un simple document d’octroi d’une subvention prenne six mois pour être traité. », a-t-il ajouté, critiquant la lenteur des procédures publiques qui risquent selon lui de nuire à la compétitivité des entreprises locales.
Redouane El Haloui a également appelé à une gouvernance plus agile et une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés pour réussir la transformation numérique du pays. ” La gouvernance est essentielle. Une organisation solide est nécessaire pour que l’information circule correctement et que les entreprises marocaines puissent accéder aux ressources nécessaires à leur développement. “, a-t-il expliqué.
La Conférence des Services a ainsi permis d’ouvrir le débat sur la manière dont le Maroc peut tirer profit des nouvelles technologies pour dynamiser son secteur des services. L’événement a souligné l’importance de la numérisation, de la formation et de la coopération internationale pour assurer un avenir prospère à ce secteur, désormais considéré comme un pilier fondamental de l’économie nationale.
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